mardi 11 novembre 2025

Retour de stage : Kyusho Jitsu : Le Secret des Points Vitaux ! (2/2)

 


Retour sur un Stage Découverte en Kyusho Jitsu : L'Ingénierie Bio-Mécanique des Points Vitaux

C'est un retour de stage intense et enrichissant de découverte du Kyusho Jitsu, dirigé par Maître Claude GAUDON, 6e Dan de Kyusho Jitsu Académie et enseignant de l'école de Toreikan Budo (FFST). Venu des alentours de Perpignan, Claude nous a offert 4h30 d'ingénierie bio-mécanique appliquée.

🤝 Le Stage et les Participants

Pour cette rencontre, Claude n'était pas seul. Il était accompagné de trois assistants, dont Thomas (instructeur BSD), que j'avais déjà rencontré. Ils avaient participé en juin dernier au stage de fin d'année animé par Cigku Shaiful Hakim sur les techniques à la corde (Seni Talit) et les massages (Urut). Je m'étais promis de les faire venir à Mauguio pour un stage de Kyusho Jitsu, et c'est chose faite !

Claude a été formé par feu Maître BINDEL, le fondateur du Toreikan Budo, un style basé sur les arts martiaux japonais (mains nues, projections, armes et Kyusho Jitsu).

(Pour faciliter la lecture, je scinde cet article en deux parties. L'explication du Kyusho se trouve ici : -> partie 1 <-)

Les participants sont arrivés progressivement à la fin du cours enfants de Silat : des élèves du gelanggang (adolescents et adultes, confirmés et débutants), des pratiquants de Pencak Silat de Montpellier (Alexandre Pargade, style Gadjah Putih), du Krav Maga (Toulouse), ainsi que des non-pratiquants venus découvrir l'efficacité de ces techniques, 8 filles, la parité, comme souvent dans mon Gelanggang!.

L'équipe s'est installée devant trois grandes planches anatomiques affichant les méridiens, qui ont servi de points de référence tout au long de la journée. Un rapide rappel de ce qu'est le Kyusho, de ses applications et des types de points (à frapper, à frotter, à presser), ainsi que de la sensibilité plus ou moins forte des individus, a précédé le passage à la pratique.





 

☀️ Matinée : Les Méridiens de la Partie Haute du Corps

Nous nous sommes intéressés aux méridiens de la partie haute du corps. Le travail s'est fait en binôme, avec une rotation des partenaires pour nous faire comprendre que chaque corps est différent (localisation, ressenti...).

Frappes en Cycle et en Rafale

  • Point 1 (Coude/Avant-bras) : Le premier point, à proximité du coude sur la partie externe de l'avant-bras, crée une vive douleur à l'impact et provoque un tassement. Il peut servir à contrer une saisie.

  • Point 2 (Poignet) : Il est ensuite lié à un autre point que l'on écrase sur la partie externe du poignet pour accentuer le tassement.

  • Point 3 (Clavicule) : Enfin, nous avons exploré un point au niveau de la clavicule qui complète un "cycle de destruction" et permet des frappes dites "en rafales".

Et là, la surprise : ces points sont très proches de ceux que nous utilisons dans notre propre pratique. Certes, notre gestuelle est plus vague et notre localisation moins précise, mais la proximité est frappante.

Chaque point est disséqué et pratiqué avec la patience et la gentillesse de Claude et de ses assistants, particulièrement Thomas, qui m'a rappelé mon partenaire habituel de souffrances (Cigku Seb).

Pour poursuivre cette série, nous avons travaillé une frappe lourde en coup de poing marteau sur un point à proximité de la clavicule, qui a eu pour effet de bien ébranler le partenaire.

L'Approche Chirurgicale

Nous nous sommes ensuite intéressés à d'autres points au niveau de la face interne du biceps, avec des techniques très proches de nos gunting (frappes croisées) et des frappes en marteau et enclume pour accentuer l'impact.

J'ai pu glisser quelques observations à Claude ou Thomas, qui acquiesçaient ou m'apportaient leur précision chirurgicale. Ma pratique est plus technicienne, alors que la leur est celle des ingénieurs.

  • Point de Contrôle (Coude) : Nous avons exploité un point près du coude que l'on ajoute aux précédents pour un contrôle (frottement avec l'os de l'avant-bras ou les phalanges du poing), ou qui, si l'on ajoute une frappe sur la partie médiane du bras, crée une douleur intense.

Parfois les points sont faciles à trouver, parfois il faut tâtonner, pour le plus grand (dé)plaisir du partenaire... Mais voir des gens sourire en se faisant mal, c'est bien le monde des arts martiaux et des sports de combat !


Pause Déjeuner : Repas léger, car la suite nous attendait...

(N'ayant pas pris de notes, je ne peux vous restituer la nomenclature exacte des points "sollicités".)


🌙 Après-midi : Du Bas du Corps à la Tête

La suite s'est concentrée sur la partie basse du corps.

Cibles au Niveau des Jambes

  • Point Tibia : Un point sur le tibia (médian, intérieur sur l'avant) s'est révélé hyper utile dans un balayage. Il n'aide pas forcément à balayer, mais la douleur qui s'ajoute au mouvement ralentit fortement la reprise d'appui du partenaire. On l'active avec le talon ou le dessous du pied (il peut donc être masqué dans un balayage pied en "cuillère") ou peut aussi être "frotté" d'un mouvement descendant.

  • Point Cuisse (Genou) : Nous avons ajouté un point à l'intérieur de la cuisse, juste au-dessus du genou. Ce point peut être exploité en suivi de la frappe précédente, ce qui déstructure totalement l'adversaire.

  • Point Cuisse (Chasse) : Un autre point à l'intérieur de la cuisse (celui-là nous l'avions déjà travaillé) est efficace en coup de genou et "chasse" la jambe visée. Là encore, une possibilité de frappes en "rafale" est offerte.

Abdomen et Mâchoire

  • Abdomen : Au niveau de l'abdomen, deux points à proximité du nombril sont utilisés sur des frappes descendantes et "entrent" facilement, malgré la contraction des abdominaux.

  • Mâchoire : Pour finir, une frappe au niveau des côtés de la mâchoire, qui ébranle et rend les appuis "cotonneux".

✅ Conclusion et Remise en État

La journée s'est terminée par 30 minutes de "remise en état" (Kuatsu). Des explications ont été données sur le rôle du Kyusho (ébranler, ajouter de la douleur, limiter l'usage de la force brute, éventuellement le KO) et ses intérêts dans les pratiques martiales.

Ce fut un samedi vraiment enrichissant. Voir des gens qui se "torturent" toute une journée ressortir avec de grands sourires, c'est motivant !

L'accent n'a pas été mis sur les flux d'énergie, ni sur les "cycles de destruction", mais bien sur des aspects concrets et efficaces. Les stagiaires se sont montrés impliqués, curieux et attentifs.

🧠 Mon Analyse : La Science derrière l'Intuition

De mon côté, j'ai réalisé que nous travaillons souvent nos frappes sur des zones proches de ces "points vitaux", c'est-à-dire des zones anatomiques vulnérables où plusieurs structures sensibles se rencontrent :

  • Jonctions neuro-musculaires (nerfs superficiels proches de l'os, par exemple nerf radial au-dessus du coude, ou nerf mandibulaire sous la mâchoire).

  • Endroits où un tendon s'insère près d'un os, donc difficile à amortir et très douloureux à la percussion ou à la compression.

  • Points de compression artérielle ou veineuse (ex. artère carotide, artère fémorale, etc.).

  • Transitions fascia / muscle / tendon, très réactives et souvent utilisées en kiné, shiatsu ou acupuncture comme zones d'accès au système neuro-musculaire.

Le Kyusho et les arts martiaux traditionnels ont codifié ces zones sensibles depuis des siècles, souvent sans le vocabulaire biomédical moderne. Aujourd'hui, on peut les relier à des structures anatomiques précises :

  • Les méridiens de la médecine chinoise correspondent grossièrement à des trajets de chaînes myofasciales ou de zones nerveuses.

  • Les effets de « neutralisation » ou de désorientation peuvent s'expliquer par la stimulation du système nerveux périphérique ou végétatif.

Ce stage a permis de mettre des mots et des noms sur des zones de frappe travaillées de manière intuitive, établissant une véritable "science" dans l'art de la guerre.

Merci à maître Claude GAUDON, ses assistants, les stagiaires. On se revoit certainement dans l'année. 
Une pensée pour Maître Bindel 


Ca a laissé des marques! 

 

Retour de stage : Kyusho Jitsu : Le Secret des Points Vitaux ! (1/2)

Le Kyusho Jitsu (souvent écrit Kyûsho-Jutsu) est un art martial ou, plus précisément, un aspect additif de certains arts martiaux qui se concentre sur l'utilisation des points vitaux ou sensibles du corps humain, appelés Kyusho (急所).

En japonais, Kyusho signifie "point vital" ou "point de pression", et Jutsu signifie "technique" ou "art".

🎯 Principes Clés

  • Ciblage des Points Vitaux: Le Kyusho Jitsu cible des zones anatomiques spécifiques (souvent des points d'acupuncture, des nerfs, des vaisseaux sanguins, ou des zones musculaires/osseuses vulnérables) pour provoquer une douleur, une désorientation, une paralysie temporaire, voire une perte de conscience (KO nerveux).

  • Efficacité avec un Minimum d'Effort: Contrairement aux disciplines misant sur la force pure, le Kyusho Jitsu met l'accent sur la précision, l'angle de frappe, le timing, et le positionnement corporel pour maximiser l'impact avec un effort physique minimal.

  • Base Anatomique et Énergétique: L'étude du Kyusho repose sur une connaissance approfondie de l'anatomie occidentale (systèmes nerveux, musculaire, osseux) et des principes de la Médecine Traditionnelle Chinoise (MTC), notamment les méridiens d'énergie (le chi ou ki).

  • Complémentarité: Il est rarement pratiqué seul. Le Kyusho est conçu pour enrichir une pratique martiale existante (karaté, Ju-Jitsu, Aïkido, Taekwondo, etc.) en rendant les techniques de base (frappes, blocages, clés, projections) beaucoup plus efficaces.

📜 Historique et Appellations

  • Origine: Bien que le terme soit japonais, le concept d'attaquer les points vitaux provient historiquement de Chine sous le nom de Dim Mak (ou Dim Tsueh), souvent traduit par "la paume mortelle" ou "main empoisonnée".

  • Développement: Le Kyusho a été développé et transmis au Japon et à Okinawa, notamment par des maîtres comme Hohan Soken, dans le cadre de leurs arts martiaux.

⚠️ Pratique

La pratique du Kyusho Jitsu nécessite une grande prudence et doit être encadrée par des instructeurs qualifiés, non seulement en raison des effets potentiellement dangereux des frappes, mais aussi parce qu'elle inclut l'apprentissage de techniques de restauration (ou Katsu) pour rétablir le partenaire après une manipulation de point.

En résumé, le Kyusho Jitsu est l'art d'utiliser la connaissance des points de pression du corps humain pour neutraliser ou contrôler un adversaire de manière très efficace, en l'intégrant dans une pratique martiale.

Le compte rendu du stage Ici 




 

mercredi 5 novembre 2025

Cinquième cours, des noeuds dans le cerveau.

 


⚡ Cerveaux en Ébullition : Le "Heaven & Earth Six" Maîtrisé ! ⚡

Séance de Kali Eskrima du Mardi 5 Novembre

Ciel bleu, 20 degrés, et le soleil de novembre comme partenaire d'entraînement : un délice ! Ce mardi, malgré l'absence d'une élève (courage à elle et son orthodontiste !), sept Eskrimadors survoltés étaient présents pour une séance exigeante.

J'avais décidé de créer des nœuds dans les cerveaux avec un programme centré sur la complexité cinétique des drills. J'ai été soufflé par leur progression !


🌪️ Du Sinawali au Chaos Contrôlé : Le Programme

Focus Drill : Heaven Six et Earth Six (35 minutes)

Le cœur de la séance a été consacré au Heaven Six (ou Reverse Sinawali), un enchaînement fondamental, mais exigeant en termes de coordination.

  • Le Défi : Maîtriser la cinétique du Heaven Six.

  • La Progression :

    1. Travail des frappes en place, fractionnées (1-2-3 en donnant, 4-5-6 en recevant).

    2. Déplacement dynamique : un partenaire avance (donneur), l'autre recule (receveur).

    3. Alternance des rôles sur chaque compte (donneur/receveur).

Devant leur aisance technique, nous sommes passés au Earth Six (Figure vers le bas) ! L'adaptation a été immédiate.

Le Climax : La Fusion

Pour finir, j'ai introduit le défi ultime : l'alternance des deux drills (Compte 3 du Heaven puis Compte 6 du Earth). La capacité du groupe à s'adapter et à maintenir le rythme m'a véritablement impressionné. Le "flow" n'est plus très loin !


🔜 Prochaine Étape : Combat et Contrôle

La semaine prochaine, nous consoliderons cette cinétique en revenant au travail en Solo Baston. L'objectif sera de lier la fluidité des drills aux applications de combat :

  • Checks et Contre-frappes.

  • Désarmements.

  • Amenées au sol et contrôle.

  • (Un peu de Sinawali pour maintenir le rythme !)


     

mercredi 15 octobre 2025

Quatrième cours de Kali à l’AS Silat — “Defang the Snake!”

 

Huit élèves motivés étaient présents ce mardi sur le plateau sportif pour une nouvelle séance de Kali Eskrima sous un ciel méditerranéen radieux.
Une ambiance à la fois studieuse et détendue, idéale pour affiner coordination, timing et sens du combat.


Révision des angles et des blocs

Nous avons débuté par la révision des cinq premiers angles de frappe :
1-2-3-4-5 (le cinquième correspondant à un pique direct au corps).

Chaque frappe était associée à sa défense correspondante :

  • Inside block, roof block, reverse roof block...

Travail en binôme : frappe, blocage, coordination.
Une fois la routine installée, le défenseur ajoutait un check et un contre sur un des cinq angles pour interrompre la séquence, puis relancer depuis l’angle 1.
Cet exercice a développé à la fois la réactivité, la lecture du mouvement et la gestion de la distance.


Mise en situation et échanges dynamiques

Deuxième phase : passage à une posture plus “combat”.
Le premier attaquait librement sur un angle de 1 à 5, le partenaire défendait, puis inversait les rôles.
Un travail plus fluide et spontané, privilégiant adaptation et observation plutôt que mémorisation.


Nouvelles notions : angles 6 et 7

Nous avons ensuite introduit les angles 6 et 7, diagonales remontantes :

  • Angle 6 : revers montant vers le genou.

  • Angle 7 : coup droit montant vers le genou opposé.

Face à ces attaques basses, trois types de défense ont été explorés :

  1. Riposte symétrique (même angle) — efficace mais exigeant un bon timing.

  2. Bloc vertical pointe vers le bas — possible, mais risqué face à une arme tranchante qui passe.

  3. Retrait de la jambe + frappe sur la main ou l’avant-bras adverse — la fameuse approche “Meeting the Attack”, qui illustre le principe de “Defang the Snake” : neutraliser d’abord l’arme avant de poursuivre l’action.

Quelques doigts ont d’ailleurs “reçu la leçon” — preuve d’un engagement sincère et d’un réalisme contrôlé !


“Defang the Snake…”

Cette maxime classique du Kali résume parfaitement l’approche du jour :

“Defang the Snake, then cut off its Head, then chop it into pieces.”

Autrement dit : frappe d’abord la main armée (le serpent), puis élimine la menace à la source, et termine le travail si nécessaire.
Une philosophie qui met l’accent sur la précision, la stratégie et la continuité du mouvement — trois piliers communs au Kali et au Silat.


Conclusion

Un beau cours, riche en échanges et en progression.
Les huit élèves (2 garçons, 6 filles) ont montré rigueur, attention et esprit de groupe.
Sous le soleil du plateau sportif, la pratique du Kali Eskrima s’installe durablement : apprentissage, adaptation et plaisir du mouvement.

Il reste quelques places...


 




vendredi 10 octobre 2025

Du tatami à la scène : les AMSEA à l’honneur entre Mauguio et Marseille

 Un week-end bien rempli, entre cours, stage et démonstration, sous le signe du partage, de la technique et de la convivialité.


👊 Samedi matin Mauguio : un cours 100 % filles

Avant le stage fédéral, la matinée du samedi était dédiée aux cours féminins, en

fants et ados confondues.
Au programme : self-défense et défenses sur saisies, dans une ambiance sérieuse mais détendue.
Une belle énergie de groupe et une vraie implication des participantes !


 

 

De retour du stage fédéral de rentrée AMSEA à Castelnau-le-Lez, auquel je n’ai pu participer qu’à la session de l’après-midi (cours le matin à Mauguio).
Les intervenants étaient Tristan Carmona (4ᵉ dan AMSEA) et Lionel Froidure (6ᵉ dan shotokan), deux enseignants passionnés et très pédagogues.

🌄 Matin : relevés et bâton

Le matin, Tristan proposait un travail sur les techniques de relevé, tandis que Lionel abordait l’utilisation du bâton et les principes de défense associés.

🔪 Après-midi : couteau et self-défense

L’après-midi, place au couteau de combat — un couteau à lame courte.
Au programme :

  • Utilisation et défenses centrées sur la sortie de l’axe et la riposte.

  • Pour Tristan, un travail mains nues, inspiré du silat (notamment le tarik, contrôle et traction du bras attaquant).

  • Amenées au sol, balayages, et rappels sur l’efficacité du silat : pas de clé pour la clé, mais pour provoquer la luxation ou la casse.

  • Un petit passage au sol pour devenir à son tour « l’agresseur ».

Les deux intervenants ont insisté sur un point essentiel :

« Casser l’avancée de l’adversaire pour pouvoir agir et ne plus subir. »

Un principe que je rapproche souvent en cours de l’idée de casser le temps de l’adversaire — ne plus réagir, mais agir dans notre propre rythme.

🤝 Travail et ambiance

Travail en binômes, d’abord tranquille puis plus dynamique.
Ambiance studieuse et bienveillante, avec une vingtaine de participants venus de diverses disciplines : silat, kali, krav maga.
Peu de membres du club cette fois-ci, certains pris par un déménagement ou affaiblis par le COVID ou autres petits virus de saison.

💬 Bilan

Un stage clair, fluide et cohérent, plus simple que certains autres car proche de notre pratique et de notre vision.
Les mouvements s’intègrent naturellement dans notre travail habituel — un bon moment d’échange et de progression.


🇮🇩 Dimanche : démonstration à la Foire internationale de Marseille

Direction Marseille, à l’invitation du Consulat d’Indonésie, pour une démonstration sur la grande scène extérieure de la Foire.
Sur place : Sébastien, Alexandre Pargade, Thomas Sciarrino, Amandine et moi.

Une vingtaine de minutes sur un plancher en bois peu adapté aux arts martiaux, mais avec le mistral en guise de partenaire 😄

🎭 Au programme :

  • Avec Sébastien : Tari Keris et 7 Elakan Keris dans sarong, esquives et travail avec le kris et son fourreau.

  • Un jurus de 12 mouvements : moi au celurit (faucille), Sébastien au parang (machette).

  • 5 défenses celurit contre parang, puis une vingtaine de kombat et kunci pour clore notre partie.

  • Thomas : jurus mains nues puis au golok.

  • Amandine & Alexandre : ganda combat mains nues, puis Alexandre en solo sur deux jurus.

Nous étions prêts pour 30 minutes, mais avons dû nous arrêter à 20 😉

Malgré un public encore clairsemé à 11 h du matin, l’accueil fut, comme toujours, exceptionnel :
Madame la Consule d’Indonésie, son équipe et bien sûr Bob – un grand merci à eux pour leur gentillesse et leur soutien.

 

 

Après la démonstration : repas indonésien (nasi ayam) sur le magnifique stand du consulat, découverte des produits artisanaux et culinaires, puis une balade dans les pavillons de la Foire — avec un arrêt obligatoire pour déguster d’excellentes glaces italiennes 🍦


🌟 Bilan du week-end

Un week-end complet, riche en échanges et en belles énergies :

  • Pédagogie et précision au stage AMSEA,

  • Esprit de partage et de représentation lors de la démonstration,

  • Et toujours cette passion commune pour le pencak silat

Un grand bravo et merci à tous les participants, enseignants et organisateurs pour ces deux journées intenses et inspirantes !

Kami menyampaikan terima kasih yang sebesar-besarnya kepada Ibu Konsul Republik Indonesia atas sambutan hangatnya, dukungan beliau yang tiada henti terhadap pengembangan seni bela diri Indonesia, serta kehormatan yang diberikan kepada kami untuk berpartisipasi dalam acara yang luar biasa ini. 


PS comme le montre l'image de l'affiche,  Olivier était bien présent, image prémonitoire!

PPS Merci à Sebastien 

mardi 7 octobre 2025

Troisième cours de Kali à l’AS Silat du Collège

 

Révisions, nouvelles énergies et premières clés

 
Cette semaine, la progression prévue a été bousculée — pour la meilleure des raisons ! Un élève, absent la semaine précédente, est revenu accompagné de deux nouveaux venus découvrir la pratique du Kali Eskrima.
Nous avons donc adapté la séance pour consolider les bases tout en introduisant quelques nouveautés… Le tout, encore une fois, sous le soleil du plateau sportif, dans une ambiance méditerranéenne idéale pour bouger et apprendre.


Échauffement et roof block

Nous avons commencé par un rappel du Roof Block (Payong) — défense en diagonale, poing armé au-dessus de la tête, bâton incliné vers le bas comme un toit. Ce geste absorbe la frappe descendante (angle 1), protège la tête et prépare immédiatement la remise en angle 1.
Un petit drill d’échauffement a enchaîné : roof block → remise angle 1 → roof block → remise, pour retrouver rythme, coordination et distance.


Démonstration didactique : machette en plastique et sens de coupe

Pour clarifier la logique des angles de frappe et la tenue de l’arme, j’ai apporté une machette en plastique. Cette démonstration a permis de montrer que la structure de la main — et en particulier l’alignement des articulations des premières phalanges — indique le sens de la « coupe » ou du fil de la lame.
Point pédagogique : la position des premières phalanges guide l’orientation de la frappe (slice / cut) et aide à comprendre pourquoi on tient la pointe du bâton orientée vers l’adversaire.
(La machette en plastique a servi uniquement à la démonstration — sécurité et pédagogie avant tout.)


Inside block (bloc classique / Sangga) et drills associés

Nous avons ensuite travaillé le bloc classique, bâton tenu vertical, pointe vers le haut, le long du côté du corps — souvent appelé Inside Block ou Sangga. Ce bloc intercepte la frappe diagonale de l’adversaire (angle 1) tout en préservant la ligne centrale.

Progression pratiquée :

  1. Block classique → check main gauche sur le poignet armé.

  2. Remise en angle 4 (frappe horizontale au corps).

  3. Variante : remise en punyo — percussion directe (visage ou côtes).

  4. Une fois acquis : passage du punyo derrière la nuque, abaissement en demi-cercle → amenée au sol.

  5. Autre variation : passage du punyo dessous pour clé de pouce ou de poignet → désarmement.

  6. Variante finale : passage du punyo dessous pour faire « passer » le bras adverse vers le haut → check coude → remise en punyo direct ou angle 1.

Ces enchaînements ont permis d’introduire progressivement notions de contrôle, levier et clé, en cohérence avec les principes du Silat.


Synthèse des séquences travaillées

Nous avons alterné :

  • Séquence 1 : roof block → remise angle 1 → roof block → remise (drill répétitif).

  • Séquence 2 : block classique (stick vertical) → check main gauche → inversion punyo → remise angle 4 / punyo percussion → variantes amenée / clé / désarmement.

  • Enchaînement final : block + check + finition en angle 2 (revers à la tempe) selon les groupes et le niveau.

La séance a été modulée en fonction des présents : révision pour les anciens, découverte progressive pour les nouveaux.


Matériel, sécurité et cadre

Les bâtons recouverts de gaines plastiques rétractables ont tenu correctement. La machette en plastique a servi uniquement de démonstration pédagogique pour illustrer le sens de la coupe et l’alignement des phalanges — rappel important : démonstrations avec armes non-tranchantes et consignes de sécurité strictes (distance, contrôle, vitesse réduite).

Le plateau sportif, ombragé et ventilé, a offert un cadre agréable pour une séance à la fois sérieuse et conviviale.


Conclusion

Cette séance a été riche d’enseignements : révision des fondamentaux (roof block, placement pied/hanche, pointe orientée), consolidation des checks et premières clés, et ajout pédagogique avec la démonstration à la machette pour mieux visualiser le fil de la lame.
Chacun a pu progresser à son rythme, dans l’esprit du Silat : adaptabilité, précision et respect.



 

mercredi 1 octobre 2025

AS Silat du Collège : Le Kali progresse — nouveaux angles et “roof block”

 



Deuxième cours de Kali à l’AS Silat du Collège — Les bases s’élargissent !

Après un premier cours déjà riche en découvertes, nous avons poursuivi notre exploration du Kali Eskrima lors d’une deuxième séance de 45 minutes, pleine d’énergie et pratiquée à l’ombre des arbres du plateau sportif — un cadre idéal pour travailler sereinement.


Échauffement et reprise des fondamentaux

Nous avons démarré par un échauffement ciblé des poignets pour préparer les articulations aux frappes et changements rapides.
Puis reprise rapide de l’angle 1 (frappe diagonale descendante) vu la semaine précédente afin d’ancrer la mémoire motrice, avant d’introduire de nouvelles notions.


Placement, pied et ouverture de hanche

Un principe essentiel a été rappelé et travaillé : le bras armé devant, avec le pied correspondant en avant.
Ce placement répond à deux objectifs :

  • Allonge et protection : le bâton placé en avant augmente la portée et crée une barrière protectrice.

  • Ouverture de hanche : le changement de pied lors du changement d’angle oriente la hanche, ce qui évite qu’une frappe déviée vienne heurter la jambe.

Ce principe n’est pas nouveau pour nous : nous l’avions déjà exploré l’an passé avec le tongkat (bâton de 1,20 m).
À retenir également : toujours tenir la pointe du bâton orientée vers l’adversaire, afin de contrôler la distance et de maintenir la menace.


Nouveaux angles et changements de garde

Cette séance a permis d’élargir la palette technique :

  • Angles 2 : frappes en revers visant la tempe.

  • Angles 3 & 4 : coup droit et revers au corps.

  • Angle 5 : pique direct vers l’abdomen.

  • Witik et Lobtik : frappes rapides (rebondies ou traversantes) pour donner du rythme et de la fluidité.

  • Changement de garde : alterner main droite/main gauche, combiné au placement de pied et à l’ouverture de hanche.


Travail en solo puis en duo (drills)

Après un travail en solo pour intégrer les nouveaux angles, nous sommes passés à des exercices en binôme :

  • Opposition angle 1 (rebond/traverse) et angle 2 (rebond/traverse), avec changement de pied pour ouvrir la hanche.

  • Combinaison 1–2 + pivot sur angle 5 : coordination du haut et du bas du corps.

  • “Roof block” (Payong) et riposte immédiate : le poing armé placé au-dessus de la tête, bâton en diagonale comme un toit (roof top) pour absorber une frappe descendante (angle 1 ou 2). La riposte suit aussitôt avec un angle 1, profitant de l’ouverture de hanche pour générer puissance et fluidité.

  • Retour face à face et enchaînements fluides avec partenaires, en gardant la pointe du bâton vers l’adversaire.


Introduction au « check »

Grande nouveauté de la séance : l’utilisation de la main non armée pour contrôler l’adversaire.

Exemple travaillé :

  1. L’adversaire attaque en angle 1.

  2. Réponse par un angle 1 en opposition, pied et bras armé devant.

  3. Check : la main libre contrôle le bras armé adverse.

  4. Riposte immédiate par un angle 4.

Ce drill renforce la coordination, la vigilance et la capacité à combiner arme et main libre.


Matériel et cadre

Les bâtons, recouverts de gaine plastique rétractable, ont bien résisté aux frappes répétées et conviennent parfaitement à l’entraînement.
Le cadre ombragé du plateau sportif a offert une atmosphère agréable et studieuse, favorisant l’attention et la fluidité dans la pratique.


En conclusion

En 45 minutes, les élèves ont découvert non seulement de nouveaux angles et enchaînements, mais surtout des principes fondamentaux : placement du pied et du bras armé, ouverture de hanche, pointe orientée, coordination arme/main libre et premières défenses structurées comme le roof block.

Une séance dense et riche, qui confirme l’intérêt et l’enthousiasme autour de la pratique du Kali au sein de l’AS Silat.

Il reste des places, si votre enfant est au collège et n'a pas cours le mardi de 13 à 14h il peut venir essayer dans le cadre de l'association sportive. Actuellement public 100% féminin!




samedi 27 septembre 2025

Elakan 1 – Pivot, protection et contrôle

 


Elakan Satu – Esquive n°1

🌀 Principe général

Une sortie d’axe, proche du tai sabaki des arts martiaux japonais :
➡️ Pivot à 90° sur un pied, tout le corps se dégage vers l’extérieur de la ligne d’attaque.


🛡️ Protection

  • Bras gauche en “bouclier” : les deux os de l’avant-bras (radius et ulna / cubitus) servent de rempart.

  • Objectif : empêcher la poursuite de l’attaque ou un enchaînement en coup de coude (siku).


⚡ Variantes techniques

  • Lame d’avant-bras : frapper l’avant-bras adverse avec le bord ulnaire.

  • Percussion anticipée : en sortie d’axe, percuter le bras adverse avant l’extension complète, afin de désorganiser (“déstructurer”) l’attaque.

    💡 Remarque technique
    L’Elakan 1 sert de sortie d’axe de base qui prépare de nombreuses clés articulaires.
    Sa mécanique — pivot, protection de l’avant-bras et contrôle du bras adverse — crée l’ouverture idéale pour enchaîner sur plusieurs types de kunci


🔗 Enchaînement type

1️⃣ Déplacement latéral vers l’adversaire
2️⃣ Pique du coude gauche
3️⃣ Clé finale : application de kunci mati 5


🥊 Version « tomoi » (boxe)

Dans une approche plus proche de la boxe (tomoi) :
➡️ Le mouvement se réduit à une simple déviation de l’attaque, avec main ou avant-bras, sans pivot complet.


💡 Conclusion
Pendant la séance vidéo, Zoé a rencontré quelques petits soucis techniques, et Anaîs a eu mal pour mon partenaire que je remercie (Cigku Seb) ce qui a donné lieu à quelques interactions spontanées que prévu ! 😉

 

mercredi 24 septembre 2025

🔥 Le Kali débarque au collège : une grande première en France !


Premier cours de Kali à l’AS Silat du Collège 

Unique en France !

Ce mois de septembre a marqué une étape importante pour notre association sportive : le tout premier cours de Kali au sein de l’AS Silat du collège — le seul en France à proposer ce type de pratique dans un cadre scolaire !

🌟 Une introduction aux fondamentaux

Pour cette première séance, nous avons posé les bases essentielles de la pratique, avec une approche progressive et ludique du Kali Eskrima, un art martial philippin complet et dynamique. Voici un aperçu du programme abordé :


🏑 Tenue et maniement du bâton

  • Prise en main avec le Punyo : découverte de la bonne tenue du bâton (ou stick), en laissant dépasser l'extrémité inférieure appelée punyo, indispensable pour certaines techniques de frappe et de contrôle.
  • Garde ouverte : une posture de départ qui favorise la mobilité et la fluidité dans les déplacements et les transitions.

🔺 Déplacements et gestion des distances

  • Déplacement en triangle : un travail fondamental du pied pour apprendre à se positionner efficacement, éviter une attaque ou enchaîner avec précision.
  • Distances de combat : exploration des trois distances principales :
    • Largo (longue distance)
    • Medio (distance moyenne)
    • Corto (courte distance)

🌀 Premier drill et coordination

Un petit drill fluide a été mis en place pour intégrer les premiers gestes :

  • Passage du bâton d'une main à l’autre, via l'épaule, afin de travailler la coordination et la symétrie du corps.
  • Introduction aux notions de fluidité, d’adaptation et de changement de main en situation dynamique.

🤝 Mise en pratique : échanges et angles

Enfin, les élèves ont pu mettre en application ces premiers apprentissages à travers :

  • Des échanges d’angles 1 (frappe diagonale descendante) sur le bâton adverse.
  • Un travail à deux, avec changement de main et de garde, favorisant la réactivité, la précision et l'écoute du partenaire.

💬 En conclusion

Ce premier cours a été à la fois riche et accessible, avec une belle énergie collective. Les élèves ont montré beaucoup de curiosité et d’engagement pour cet art peu connu mais extrêmement formateur.

La suite s’annonce prometteuse, avec la découverte progressive de nouveaux angles, de la double arme, du travail à mains nues… et toujours dans l’esprit du Silat : respect, maîtrise de soi et efficacité.

Le cours est dispensé par un instructeur Fédéral, 3° dan de la fédération Française de Karaté. 

À mardi pour le prochain cours !

Il reste des places à L'AS et en club! 


 


dimanche 21 septembre 2025

Tuto brico facile!

 


Une seconde vie pour les sticks de Kali !

Le Kali est un art martial qui met nos équipements à rude épreuve, et les sticks de rotin ne font pas exception. Avec le temps et les entraînements intensifs, ils se sont abîmés, se sont effrités et ont perdu de leur superbe. Mais plutôt que de les remplacer, j'ai trouvé une astuce pour leur donner une nouvelle jeunesse !

Sur les conseils de Didier Garcia, j'ai décidé de tester une méthode simple mais efficace : la gaine thermorétractable.


Comment ça marche ?

L'opération est un jeu d'enfant :

  1. J'ai enfilé les sticks de rotin, un peu abîmés, dans la gaine.

  2. J'ai ensuite utilisé un décapeur thermique pour la chauffer.

  3. La gaine s'est rétractée, avec un taux de réduction de moitié, et a épousé parfaitement la forme du stick.

Le résultat est impressionnant. En quelques minutes, mes sticks usagés sont devenus comme neufs, avec une belle finition noire et un toucher agréable en main.


Les avantages de cette astuce

En plus de prolonger la durée de vie de mes sticks, cette technique offre plusieurs bénéfices non négligeables.

Une solution économique

Et le meilleur dans tout ça ? L'aspect économique ! Pour un investissement de moins de 50 euros, j'ai pu redonner vie à une vingtaine de sticks. J'ai utilisé deux rouleaux de gaine thermorétractable de 15 mètres au total (diamètre 4 cm) pour ce projet. C'est une fraction du prix qu'il aurait fallu pour remplacer un équipement aussi conséquent, ce qui est une excellente nouvelle pour le budget du club et de ses membres.

Protection et durabilité

Fini les morceaux de vernis qui s'écaillent ! La gaine protège le rotin des chocs et de l'usure, ce qui devrait me permettre de les utiliser pendant plusieurs années supplémentaires.

Confort de pratique

Le rendu est propre et la prise en main est agréable, ce qui améliore le confort lors des entraînements.

Réduction du bruit

Le bruit des sticks qui s'entrechoquent est nettement atténué. C'est plus agréable pour mes oreilles, et pour celles de mes voisins !


Je peux dire que c'était mon petit atelier "crafting" de la semaine ! Je vous tiendrai au courant de la résistance de ces sticks au fil des entraînements. Surtout que dès mardi on s'en servira à l'Association Sportive du collège. Si vous avez des sticks abîmés, n'hésitez pas à tester cette méthode, c'est un excellent moyen de les recycler tout en faisant des économies.

Si vous avez d'autres astuces pour l'entretien de notre matériel, partagez-les en commentaire !

 
Evidemment une fois la gaine thermorétractable commandée, j'ai vu que pour pas beaucoup plus cher il y avait des leurs...
 

 

samedi 20 septembre 2025

Elakan Dua

 


L'Elakan 2 : L'art du retrait pour mieux frapper


En Silat Seni Gayong, chaque technique est une leçon de stratégie. L'Elakan 2 nous enseigne la puissance d'un pas en arrière pour une contre-attaque percutante. Ce mouvement, en apparence simple, est une mécanique complexe.

Le mouvement décortiqué

Sur l'attaque de l'adversaire, on commence par reculer une jambe pour créer de la distance. Dans le même temps, notre bras de devant "soulève" le poing de l'attaquant pour le dévier. Le coup de grâce arrive alors : une contre-attaque du poing arrière qui exploite le déséquilibre que l'on vient de créer.


La subtilité de l'enchaînement

Une fois la frappe lancée, la technique ne s'arrête pas là. On peut continuer en avançant la jambe qui a reculé pour se rapprocher de l'adversaire. Dans cet élan, vous avez deux options : envelopper ou frapper la gorge de votre adversaire pour le contrôler.

C'est ici que la technique révèle tout son sens : pour l'amenée au sol (une projection), la jambe qui vient d'avancer passe derrière la jambe avancée de l'adversaire. Ce balayage, combiné au contrôle de la gorge, crée un déséquilibre total qui vous permet de le mettre à terre. L'enchaînement se termine par une percussion finale ou, si l'opportunité se présente, par une clé de coude.


Une application plus directe : face à un jab

L'Elakan 2 n'est pas qu'une forme codifiée. Son principe se retrouve dans des situations plus directes, comme un affrontement de type "boxe". Face à un jab, la technique se simplifie pour un maximum d'efficacité : la déviation se fait de l'intérieur vers l'extérieur pour écarter le coup, et la contre-attaque est un direct du bras arrière qui part instantanément.

C'est une version épurée de la technique, qui montre comment la même philosophie de retrait et de contre-attaque peut s'adapter à des contextes de combat variés.

 

lundi 15 septembre 2025

Elakan Empat

 Plongez dans les gammes du Silat Séni Gayong

Le Silat Séni Gayong est une discipline riche de techniques codifiées, qu'il faut apprendre et pratiquer sans cesse. Pour cette nouvelle saison, je vous propose de les découvrir, une par une, au travers de vidéos.

Ces mouvements sont des "gammes", des exercices d'apprentissage qui correspondent à des réponses standardisées face à des attaques précises. Ce n'est ni du combat libre, ni de la self-défense pure. C'est un sujet d'étude et de perfectionnement.


Dans cet article, nous allons aborder l'Elakan 4, ou l'esquive numéro 4. La technique se décompose ainsi :

  • Un déplacement en carré pour se positionner.

  • Le contrôle du bras armé de l'adversaire.

  • Une percussion dans le temps de son attaque.

  • Une projection qui utilise un pivot du corps, une percussion
    et un léger balayage.

  • Une percussion finale, même si une clé de coude ou une luxation sont également possibles.

Nous verrons aussi une version plus courte de cette technique, plus adaptée à une situation de combat sur un jab par exemple.

Vous retrouverez probablement des techniques similaires dans votre propre discipline martiale. Ici, c'est le cadre de l'Elakan 4 qui nous guide.

 


 


Une technique simple mais qui
demande l'œil et l'expérience d'un instructeur pour en maîtriser toutes les nuances. Bien que ces vidéos offrent une base, elles ne remplacent en rien un cours en présentiel. Le ressenti du partenaire et les ajustements d'un enseignant sont essentiels pour progresser réellement.


 

mercredi 10 septembre 2025

Quand l’histoire se retrouve dans le Gelanggang

  

 
    Au cours de l'année passée, une nouvelle élève non francophone arrive en classe de 5ᵉ. Elle vient de Singapour.
    Spontanément, j’imagine qu’elle parle malais… Mais non : elle s’exprime dans un bel anglais, à l’accent international, et en chinois.
Son niveau scolaire est remarquable, marqué par la rigueur de la méthode singapourienne. En quelques mois seulement, elle comprend et s’exprime déjà en français.

    Autre surprise : elle ne connaît pas vraiment le silat, mais pratique… le football.
    La discussion s’engage, et j’apprends qu’elle est d’origine peranakan, cette communauté issue des rencontres entre migrants chinois et populations malaises de la région. Son père, lui, connaît bien le silat et a pratiqué un style à Singapour.

    Cette année, elle a choisi de rejoindre mon gelanggang.
    Avec nous, elle va découvrir en France des traditions venues du monde indo-malais dont elle est originaire, et s’initier à l’éventail (kipas).

    Or, (je ne vais pas revenir sur une "ancienne polémique) l’éventail n’est pas un simple accessoire : il fut introduit en Malaisie par les commerçants chinois. À l’époque, beaucoup n’avaient pas le droit de porter des armes, et certains objets du quotidien — comme l’éventail — devinrent des outils de défense ingénieux. Adopté par le silat, il est aujourd’hui une arme symbolique et technique à part entière.

    Il y a donc, dans ce parcours, un singulier retour :

  • une élève peranakan, héritière de cette rencontre entre mondes chinois et malais,

  • qui rejoint un gelanggang en France,

  • et qui va apprendre à manier une arme introduite jadis par ses ancêtres commerçants.

    La grande histoire des échanges culturels rejoint ici la petite histoire d’un cours de silat, et cela nous rappelle combien les traditions voyagent, se transforment et parfois reviennent à nous par des chemins inattendus.

    Vous aussi pouvez faire un bout de ce voyage avec nous et découvrir bien plus qu'un art de self défense.