jeudi 27 janvier 2022

Un deux trois!

  Ce 18 décembre 2021 j'ai passé et réussi l'examen du troisième dan de la Fédération Française de Karaté en Pencak Silat.

 


La relation FF karaté / Penchak Silat n'est pas évidente, alors, je me permets de poster ici un message d'un professeur d'un autre Gelanggang issu de ma page FB, et ma réponse, car tous deux donnent du sens à ma démarche.

"félicitations

pour tout ton travail, et ton implication auprès des jeunes. J ai pu découvrir lors d un stage que l on avait organisé à Bordeaux avec Hakim le Gayong et la symbolique du kriss dans la culture Malaise. J aime par définition tous les Aliran de Pencak Silat, et j apprecie le kali escrima Phillipin. Je me dit surtout qu'on serai tous mieux au sein d'une vrai fédération de pencak silat plutôt que dépendant d'une fédération délégataire comme la FFKDA qui ne connais rien et ne comprend rien à ce que nous faisons, et se base toujours sur son propre système de graduation par ceintures colorées et dan japonaise pour delivrer des DIF aux instructeurs des arts du sud est asiatique aux influences plus chinoises que japonaises.

Mais bref, encore félicitations pour tout ton travail, et tout ce que tu es entrain de construire années après années, en transmettant tout simplement ta passion dans le respect des traditions🙏 🙏 🙏

Cela est plus important que toutes les dans où ceintures que pourraient te demander de valider la FFKDA."


Bonjour, et merci pour le message et les encouragements;).

D’un point de vue personnel être adossé à FFK ne me pose pas de problème particulier, en effet les jurys commencent à être plus représentatifs des AMSEA (pour ce grade, dans mon jury 2 gradés en kali et un expert karaté, pour le dan précédent un expert kali et 2 experts karaté) et avec la montée en grade de pesilat au sein de la fédération des jurys entièrement silat devraient pouvoir statuer.

Même si nous nous regroupions dans une fédération pencak silat, il serait difficile de maîtriser les subtilités des différents styles (originels, adaptés, traditionnels, fusion, familiaux, self…) et je suis sûr que là aussi se poserait la question de la légitimité du jury.

De plus le gayong est un style basé (avec des différences bien sûr) sur une progression par ceinture et non pas le classique élève-assistant-prof-maître. Cela facilite pour nous (ou au moins moi) l’acceptation de ce rite de passage de grade.

Le Covid m’ayant privé de Malaisie et de stage en France avec mon maître pour une éventuelle progression en gayong, le 3° dan était pour moi un moyen de me « bouger le cul » et de me mettre la pression.

Enfin, en France pour enseigner, et je trouve que c’est « rassurant » il faut des diplômes ou des certifications et la FFK posséde un large panel de formations, permet des stages et des échanges.

Ma satisfaction vient d’un vieil adage que j’ai fait mien, «n’attends rien de personne » ainsi je ne suis jamais déçu.

Chacun trouve sa voie, j’avoue que l’AFPS avait construit quelquechose, mais si tu regardes, même en Indonésie, Malaisie, Vietnâm… il y a de drôle de dissensions et de guéguerre entre les styles et à l’intérieur même de ces styles.

J’ajouterai un dernier point, dans le référentiel technique de la commission de grade, il y a de la place pour l’expression de chaque style de Penchak Silat (oui j’ai mis un H pour faciliter la lecture des non pratiquants), il y a aussi des limites, comme pour participer à une « compétition » Tunggal est tunggal, wajib est wajib, et je ne parle même pas des règles du tanding, personne ne force à la participation et si on y participe on y suit les règles qui ne correspondent pas forcément à ce que l’on fait dans son gelanggang.

Encore merci de ton message, tout est constructif et de toute expérience j’essaie de n’en conserver que le positif.

Salam Silat !

Il y a encore tant à expliquer et transmettre.

Je me souviens par exemple d'un stage arbitrage à Paris alors que j'habitais dans le Nord, auquel j'ai participé avec Cigku Benjamin Pons. Et à la fin duquel nous apprenions que nous ne pouvions avoir la certification de juge car il n'y avait pas de compétition pour la valider, mais que si il n'y avait pas de compétition c'est qu'il n'y avait pas de juge certifié... Bref le serpent se mord la queue. En participant aux grades FFK et en montant en grade, on peut espérer avoir des jurys composés uniquement de gradés Pencak Silat. Mais je gage que même dans ce cas... des tensions et des approches différentes de nos (oui car il y a tellement de styles) disciplines serviront de terreaux à des querelles. 

Qui vivra verra!

Pratiquons, diffusions techniques et traditions (pour ceux qui en ont... Voyez, même moi, je lance quelques piques). Que ce noble art, patrimoine immatériel à l'UNESCO se répande.




samedi 22 janvier 2022

13 heures

 Je ne suis pas un professionnel des art martiaux, mais c'est à peu près, le temps passé cette semaine sur les tatamis (ou autres sols) à enseigner le Séni Silat. D'habitude c'est plutôt 11h semaine.

Le lundi 45 minutes à l'association sportive de mon collège à Mauguio, où nous avons commencé le Pentas Tongkat (combat chorégraphié au bâton de 120 cm environ), plus quelques voltiges. Il a fallu gérer les élèves habituels et 3 venues (car il y a une majorité de filles) essayer.



Mardi soir à Beaulieu, une heure solo (le COVID a eu raison du public de mon cours enfants), puis 90 minutes de préparation à la ceinture rouge avec au programme Buah Siku (applications de techniques de coude).

Mercredi après-midi, Mauguio, 1 heure avec les petits, là aussi moins de monde que d'habitude, des Covis, des cas contacts, un parcours (des sauts, des chutes...) pour l'échauffement, des Asas Gerakan (frappes de base) des applikasi (applications) et Golongan Harimau 1-10 (un enchaînement codifié de 10 techniques à mains nues). Puis les intermédiaires 1h30 (là aussi peu nombreux) des techniques de kali au bâton, puis apprentissage du début du Pentas Parang (combat chorégraphié à la machette) avec les mêmes bâtons.

Jeudi soir à Saint-Aunès, 1 heure avec les débutants, des chutes et quelques Elak Pukul (défenses et percussions) puis une heure avec les avancés, Kunci Mati 1-6 ("clés mortelles" de 1 à 6), les clés 1-3 avaient déjà été vues on a donc fait des révisions et progressé. Exceptionnellement, visite à Thomas à Montpellier à qui j'ai déposé les bajus reçus d'Asie, et qui m'a laissé prendre le cours, 90 minutes avec des entrées de Kunci (clés) et les clés 1-3. Les élèves sont formés au Pencak, et n'ont pas forcément reçu auparavant le travail préparatoire des clés du Silat Séni Gayong, il a donc fallu prendre son temps. Un moment vraiment chouette et où j'ai pris un coup de vieux car 2-3 questions se référaient à mon expérience en tant qu'ancien...

Samedi matin, Mauguio, cours enfant (décimé, 4 présents) 1 heure, avec routine articulaire, Tendang Lurus (coup de pied de face) Tebar Jala (coup de pied circulaire) en enchaînement avec des corrections plus fines (avec 4 élèves forcément c'est plus simple), coup de pied et balayages avant au sol enfin Asas Gerakan 1-2 (frappes de base 1-2) et Golongan Harimau 1-10. Avec les grands, là aussi le cours décimé m'a obligé de changer mon programme normalement dédié ce jour là à des techniques de défense au Kipas (éventail) contre saisies, 2 heures, échauffement rapide, travail sur Langkah tiga (triangle) sapuan et beset (balayage)et Langkah Empat (carré) et Kunci Mati 1-6 (Clés 1 à 6).

Chaque cours nécessite un temps de préparation, la veille ou le matin. 

Alors effectivement, je passe peu de temps à travailler mes propres techniques et ma progression, mais chaque cours apporte son lot de questions, de précisions ainsi que de réponses et d'explications à trouver, de démonstrations, de remises en cause, de tests. Et c'est ce qui me fait progresser.


Je remercie Sébastien mon principal partenaire dans ce voyage, 

Cigku Hakim, Bin Mohamed Noor, qui m'encadre et me soutien de loin dans ma transmission du Silat Séni Gayong, héritage de Dato Meor Abdul Rahman, (Mahaguru) le fondateur de notre style.

Inutile pour moi d'envisager ma propre fusion de silat, ma propre interprétation, mon propre style. Le Gayong est bien assez riche pour "meubler" 11h de cours hebdomadaires sur plusieurs saisons!

Je remercie aussi mon épouse qui arrive à supporter ces absences, les feuilles de notes, les dessins de bonshommes, les machettes, les couteaux, les bâtons de toutes les tailles qui ont tendance à déborder de mon bureau.

Merci à ceux (les 43 licenciés du club) qui me font confiance et qui arpentent avec moi, pour un bout plus ou moins long, ce chemin martial. Mention spéciale pour Marion et Némo!