vendredi 29 mars 2024

Compte-rendu de stage : Un week-end d'émotions fortes

Samedi 23/03

Nous avons le plaisir d'accueillir kang Thomas Sciarrino pour un stage gratuit (comme très souvent au Gelanggang) d'application au couteau de techniques du Pusaka Medal
Un moment exceptionnel car il est l'occasion de célébrer ses 20 ans de pratique ainsi que mon anniversaire (54 piges) et mes 35 ans de pratiques martiales (oui avec des "s" car j'ai pratiqué plusieurs arts martiaux).



Le stage débute par un historique du style Pusaka Medal, afin d'ancrer notre découverte dans la tradition qui l'a vu naître. Puis apprentissage d'un jurus (suite codifiée de mouvements) mains nues, ce qui peut sembler paradoxal pour un stage axé sur le couteau. Mais cela aussi s'ancre dans la pratique traditionnelle du Pencak Silat, là où nos cousins philippins du kali (Arnis...) débutent avec les armes pour glisser ensuite vers la pratique mains nues, en Pencak Silat nous éduquons le corps par des formes puis nous l'habillons avec les armes qui en seront le prolongement.
Ensuite ce jurus est décomposé en phrases (parties de l'enchaînement), qui seront travaillées avec et sans arme.


 Certaines techniques sont simples et très adaptées à la self-défense (Bela Diri) d'autres un peu plus complexes nécessitent une répétition plus longue.
Mais ce stage est une découverte et non pas le lieu d'un apprentissage exact et maîtrisé.

Les stagiaires (24) sont attentifs, participent et posent des questions techniques, un public plutôt exigeant issu du silat traditionnel ou non (Amine), du kung fu (hung gar, Merci Alex), de niveau débutant à Instructeur.
D'ailleurs, c'était très intéressant de voir la capacité d'adaptation des plus anciens de gayong au style Cimande (mais nous connaissons Thomas depuis longtemps) ainsi que la proximité avec certains drills de Kali (Arnis...) et de Wing chun (écrivez le comme vous le sentez).

A la fin du stage, nous avons la chance de partager un moment convivial autour de gâteaux d'anniversaire.

Merci à Thomas pour ce moment de partage de son expertise et de son savoir technique. Force et courage pour toi dans ces moments parfois difficiles.
Nous sommes là pour transmettre un héritage. Parfois nous l'adaptons pour faciliter son apprentissage, sa compréhension, mais lui et moi avons la volonté de le rattacher à ses racines sans avoir besoin de devenir créateurs, fusionneurs, synthétiseurs de courants divers, à la mode, plus efficaces, plus guerriers... Le Silat traditionnel est porteur de toutes les valeurs valeurs et techniques issues du champs de bataille et des guerres des peuples indo-malais. Et nul besoin de se parer de titre d'expert, de fondateur, de référent... Kang, Cigku, Instructeurs sont les titres qui nous ont été attribués par nos maîtres et autorités.


Le dimanche, répondant à l'appel de la FFK nous avons participé à Héraia à l'arena de Montpellier. Cet évènement a pour objectif de mettre en avant la pratique du sport féminin auprès du plus grand nombre. De multiples démonstrations avaient lieu autour de nous et sur le stand FFK. Pour coller au thème le Gelanggang avait mobilisé une partie des juniors féminines pour un atelier à l'éventail, axé sur la self-défense.



En plus de nos juniors des personnes du public se sont jointes à nous pour ces 45 minutes. Des frappes, des défenses sur percussions, saisies, la découverte d'un autre aspect de l'éventail qui, les pesilat du gelanggang le savent déjà, peut s'avérer être une arme intéressante et piquante. 

Mauvaise surprise, les stands devaient fermer à 15h30 et certains démonstrateurs n'ont pu s'exprimer.





Ensuite, place au match de basket du BLMA, là, petite déception... Jolie victoire du BLMA qui s'est déssinée dans la deuxième mi-temps. Mais la déception viens du manque de fair-play dans les tribunes et au niveau des speakers officiels... Il ne faut pas oublier que pour faire un beau match il faut 2 équipes. Même César avait compris qu'en encensant les guerriers gaulois et en leur reconnaissant des qualités fortes, il renforçait sa victoire. Là chaque panier de Tarbes était annoncé avec une voix froide, quasi sépulcrale, sans parler du brouhaha à chaque lancer franc de Tarbes. Vraiment une ambiance à laquelle je ne m'attendais pas.

Merci à Kang Thomas Sciarrino ; les stagiaires du samedi, les démonstratrices du dimanche ; la mairie de Mauguio qui nous prête les installations (la subvention permet la gratuité des stages) ; Thierry Masci Conseiller Technique National et Coordonateur du CNE (champion du monde, d'Europe en kumité) pour son organisation du stand de dimanche et l'équipe de la FFK ; Grim automobiles pour les invitations pour les papas et mamans de nos juniors dimanche.



Merci à ceux qui m'ont souhaité mon anniversaire, les cadeaux, les gâteaux, les petits mots m'ont vraiment touché!

Oui, un Week-end à forte valeur ajoutée pour moi.



Le savoir est la seule richesse qui n'appauvrit pas celui qui le partage!







dimanche 11 février 2024

Le Pencak Silat c'est de la danse!

 

 "Le Silat c'est de la danse", j'utilise souvent cette phrase quand on me demande de décrire le Pencak Silat et de le différencier des autres arts martiaux. Et j'ai reçu un claque monumentale ce samedi 03 février en allant avec quelques pesilat du club voir un plateau de danse contemporaine.


Le premier était composé d'un groupe de 5 danseurs dont 4 indonésiens qui mêlait danses traditionnelles et moderne. Le titre d'ailleurs est évocateur pour moi car Sikap Pasang c'est adopter une position de garde. Certains détails des danses étaient difficiles à voir, les subtils mouvements des mains, les mouvements des yeux du danseurs balinais, mais la lecture des corps était facilitée par notre pratique martiale.


Ce moment de 30 minutes restera gravé longtemps, car dans toutes les parties traditionnelles, on reconnaissait de nos mouvements de bras, de nos déplacements... Et si Thomas était venu, je crois qu'il aurait pu intégrer la totalité des danses à ae pratique de Cimande.


Même si le Gayong n'est pas un style aussi "dansé" que d'autres, il est marqué par son intrication culturelle avec les danses, les musiques, les spectacles d'ombre et de marionnette, ainsi que par la musique. Certains de nos Jurus sont désignés sous le nom de Tari (danse) et ce n'est pas pour rien. La gestuelle élégante (bunga) comme la fleur cache en son sein un fruit (Buah) d'une réelle efficacité. Les danses ont permis de pratiquer et de perpétuer tout en la masquant aux yeux des envahisseurs la pratique martiale.

Il m'est déjà arrivé en cours ou en stage de dire que nous allions danser, de montrer la technique comme un pas de danse et de la démontrer face à l'attaque d'un partenaire.

Le Pencak Silat est présent dans de nombreux moments de la vie des peuples indo/malais. La présence des orchestres de gamelan aux mariages, aux entraînements ou démonstrations de silat est la preuve de cette vision du rythme, de la mise en scène et de la transmission de la tradition.

En tout cas encore un moment de partage avec mes pésilat, bien plus qu'une simple pratique physique. Un véritable voyage!

samedi 10 février 2024

Un samedi pas comme les autres! Compte rendu Stage fédéral AMV-AMSEA 03/10/2024

 


Une grande première pour moi. Je rédige un compte rendu de stage fédéral au niveau départemental, où je suis un des intervenants, avec Jean-Gérald LUBRANO, responsable AMV au comité de l'Hérault. 2H pour découvrir quelques aspects du Silat Séni Gayong (AMSEA) et du Qwan Ki Do (AMV) disciplines affinitaires de la Fédération Française de Karaté. Depuis que nous participons aux stages fédéraux dans d'autres disciplines, il fallait bien que cela arrive!

Rendez-vous au Centre National d'Entraînement de Castelnau-le-Lez 15h30. Réception par Olivier FRANQUA DTN de l'Hérault et arrivée progressive des participants... Une trentaine, et là, joie non feinte de ma part, des pesilats, des pratiquants AMV et surtout des hommes en blancs, des karate-ka au milieu des hommes en noir! Parmi ces hommes en blanc, un double champion du monde, 6° dan, Alain VARO. A cette annonce petit coup de pression sur mes épaules.


Présentation des intervenants, remerciements à la FFK, à Jean-Gérald qui m'a ouvert les portes de ce stage. Et j'ouvre le bal. Rapide échauffement, passage à 2 et travail sur l'entrée de la clé numéro 1, je proposerai sur cette entrée, 4 suites (plats) et des fins (desserts) possibles. Ainsi chacun pourra par la suite composer son menu.

Premier mouvement prise de contact avec son partenaire et entrée de la clé en drill à toi à moi.

Plat n°1 je poursuis la clé en avançant la jambe intérieure, contrôle. Pour le dessert, passage du genou pour destruction coude et/ou contrôle de l'épaule.

Plat n°2 je poursuis avec un coup de coude pour entrer la clé n°5



Plat n°3 je poursuis en passant le bras sur la gorge de partenaire bascule sur l'arrière, balayage, amenée du bras sur le genou pour une clé au sol.

Plat n°4 je poursuis en clé n°1

Les stagiaires étant efficaces, j'ai 5 minutes de disponibles, j'ajoute donc un plat n°5 avec un passage de main sur visage, passe derrière, tracte sur l'arrière pour amener au sol et passe la jambe pour passer sur une garde montée sur le côté (on s'approcherait presque du MMA).

Merci à Sébastien, qui sert de plastron le plus souvent, je tente de me rendre disponible pour répondre aux sollicitations tous les stagiaires sont impeccables, m'interrogent, j'explique, dans ces moments là je suis autant stagiaire qu'eux car je dois trouver les moyens d'expliquer, faire comprendre pour amener la réussite.

Petit Break de 15 minutes puis la main est donnée à Jean-Gérald, un peu de présentation technique puis échauffement pour une remise à température, et échauffement spécifique au travail des ciseaux, qui devraient clôturer cette session.

Un petit exercice de 7 mouvements de main basé sur le jeu du tigre et du chat, à droite puis à gauche. Enfin des applications de ces mouvements sur des attaques ou des prises d'initiatives. Pour finir avec des amenées au sol.


Et arrive le temps des ciseaux, ils sont assez proches de ceux que l'on travaille en club, pour les nouveaux arrivants c'est une découverte, pour les anciens une mise en action.

Fin du stage, remerciements à tous les stagiaires pour leur sérieux, au comité départemental. J'aime ces moments où l'on échange, apprend, découvre. Ils enrichissent notre vocabulaire martial. On apprend, on prend, on peut même laisser de côté, mais on partage et on se rencontre.

La rencontre se termine sur un verre de l'amitié, un peu décousu car nous avons (quelques membres du club et moi) une obligation à Mauguio, un plateau de danse avec 2 spectacle dont l'un comporte des danses et des danseurs indonésiens.

Une expérience forte, ce n'est pas le premier stage que j'anime, mais le premier en tant qu'intervenant fédéral... WOW.

On retrouve la proximité de notre discipline avec les AMV avec des techniques qui apportent un début, un milieu et une fin et qui enrichit les percussions de saisies, clés, projections, prennent du sens dans l'historique de la discipline, son contexte...

Et lorsqu'un des stagiaires vous dit (je vous laisse le soin de deviner lequel) que votre "travail est intéressant"... Re WOW.

Merci à tous pour ce voyage dans lequel je vous emmène, certain(e)s ne restent que pour une étape, d'autres pour un plus long trajet, et certains s'engagent pour transmettre et prendre le relai.

Merci à Thomas pour sa présence, Flavien, Agnès, Némo... bref tous les amis!

Terimah Kaci





Tactical SOG, Silat et close combat, compte rendu de stage.


  

 Samedi matin, direction Montpellier pour prendre en charge Olivier PIERFEDERICI qui nous présentera la première session de sa tournée européenne. Pour moi, c'est un moment particulier, car Olivier a formé Christophe Cavagnet au Séni Silat, celui qui m'a permis de commencer ce voyage au coeur d'une tradition martiale traditionnelle originale et finalement peu connue.

Petite discussion sur son voyage, son cursus, et sa formation traditionnelle (à la dure) en Malaisie auprès de Cigku Mufti Ansari. Olivier est un des premiers européens à passer les portes d'un gelanggang en Malaisie. Le point est fait sur le programme, comme j'aborde régulièrement la partie beladiri dans mes cours, il est décidé d'axer le stage sur la découverte du Tactical SOG.


Arrivée au dojo Ferrari de Mauguio, extinction du chauffage. Dans les stagiaires, des pesilats de tout âge et niveau, des pratiquants de karate, de krav maga venus de Béziers, deux policiers municipaux de la ville.

Une rapide présentation, et Olivier nous amène à un échauffement dynamique, le ton est donné, direct et directif. Le matin est consacré aux principes de base (triangulation, distraction...). Des techniques courtes, sèches, efficaces. On retrouve la fluidité et la rapidité du Silat alliées aux techniques du combat au corps à corps. Rompu à la formation de forces de l'ordre d'Amérique latine, Olivier déroule son programme de façon assez intense et professionnelle. Les percussions s'enchaînent, chin jab, contrôle de la distance avec les jambes, sorties de l'axe...

L'après midi est consacré aux mêmes principes appliqués à des défenses contre bâton et couteau. Là encore dynamisme, efficacité, rappel des conditions d'application des techniques selon le cadre légal, l'Argentine est plus dangereuse que la France.

A la fin de la journée quelques questions, le rappel de l'origine du Tactical SOG, son historique sa construction. La possibilité de formation et d'aguerrissement au système.

Un programme ramassé, un système basé sur un nombre de techniques limitées mais qui ont fait leur preuve sur le terrain.

Un stage très positif et une prise de contact.

Pour moi, ce stage était aussi  très chargé émotionnellement car je retrouvais en grande partie ma pratique des années 1990 avec Christophe. C'est un des éléments que j'aime dans mon Silat, chacun est dans la ca pacité d'y trouver ce qu'il veut, de l'afficacité, de l'esthétisme, de la spiritualité... Et se focaliser sur un point ou poursuivre un long chemin de découverte. Un art martial complet.