Véritable aventure que ce stage de découverte du style Gadjah Putih (éléphant blanc) par Kang (titre honorifique, identique à notre Cigku) Deden Effendi ; d'un point de vu organisationnel (les complications de l'obtention du visa) ; de sa venue et de ses déplacements en France (mettre en place une carte bleue virtuelle par exemple) ; faire face à un imprévu aussi simple que ne pas pouvoir rouvrir le dojo pour la reprise du stage le samedi après midi et la nécessité de trouver une autre salle pour le dimanche ; faire face à une alerte météo orange qui tourne au rouge...
Mais ces mésaventures deviendront très vite de très bons souvenirs qui épiceront encore davantage cette expérience.
Retour au stage proprement dit.
Le stage proprement dit débute par une routine articulaire proche de celle que nous faisons, puis travail respiratoire pour renforcer l'énergie interne, respirer par le nez, contrôler l'inhalation et exhalation, léger blocage entre chaque étape ("deep breath")... mise en chauffe avec une petite course et la respiration "deep breath", suivis de quelques abdominaux là aussi "sous deep breath".
Deden nous fait découvrir la version Gadjah Putih de l' "inner power", notre force intérieure et explique comment il s'en sert pour renforcer ses points faibles (dont le plexus solaire). Ensuite travail sur l'ancrage au sol et le verrouillage du corps, explications, applications. Idem pour le salut traditionnel.
Pause méridienne avec discussion sur le style et le pencak silat en général.
Puis retour sur les tatamis (merci la police municipale de Mauguio). Nouvel échauffement, et là nous enchaînons les jurus et les applications : Jurus ; Sangkol ; Susun ; jurus sikut, jurus sikut depan. Nous ne suivons pas l'ordre traditionnel des jurus ( 1 Jurus, 2 Susun, 3 Potong etc...) pour privilégier une approche didactique et une incrémentation logique de la difficulté. Fin du cours, avec quelques questions sur les techniques et l'origine du style.
Dimanche matin direction Saint-Aunès, échauffement proche de celui du samedi, autre application du "deep breath" et "inner power" et retour sur les jurus du samedi pour plus d'applications.
Dimanche midi barbecue at home, discussion sur le pencak silat et le fait qu'il est indispensable de pouvoir l'enseigner dans une structure plus large que simplement le bela diri (self defense) ou la compétition. Sans tradition, notre pratique perd son âme et beaucoup de sens. Ainsi les jurus sont la base, mais ils se complètent des danses (ibing) et d'autres enchaînement pour offrir un vaste panel techniques avec leurs propres variations qui permet de faire face aux réactions du partenaire, parfois dans un jeu de poussées mais avec des applications très efficaces en self defense.
Le style gadjah putih est un style indonésien et de java, avec mon regard, il est proche de celui de kang Cecep, mais il y a de nombreuses différences, c'est ce qui fait la richesse de notre art. Il est possible d'y trouver des ressemblances dans certains exercices avec le wing tsun (vous l'écrivez comme vous le sentez). A de multiples reprises me revenaient les paroles de Kang Maul Mornie "same same, but different".
Les jurus sont riches d'applications, là aussi il y a la partie dansée (bunga) et la partie plus "efficace" (buah).
Je plains les pratiquants d'un silat sans âme, loin de ses racines, qui finalement s'appauvrit à force de ne conserver que ce qui paraît efficace. Alors que lorsque nous nous ouvrons aux autres styles, que nous avançons dans notre pratique et l'apprentissage de nos écoles traditionnelles, nous parcourons un voyage plein de découvertes qui n'a de limite que le temps que nous pouvons y consacrer.
Terimah Kaci Kang Deden EFFENDI, we share the silathurahim, and promote traditionnal Pencak Silat!
Merci Thomas et Alexandre, Sébastien pour une bonne partie de la logistique.
Le 7 pour un stage fédéral à Castelnau le Lez, ouvert à tous les licenciés FFk quelle que soit la discipline (inscription ici)
Le 8 pour un stage sur le kerambit à Mauguio.
