samedi 3 avril 2021

Réflexion personnelle mais que je partage volontier.

 Dans ma discipline, le Silat Séni Gayong, l'apprentissage traditionnel des armes se fait après avoir développé sa pratique mains nues. Et dans le cadre de cycle d'apprentissages bien définis avec des rituels et des cérémonies.



J'ai pour ma part opté pour "mettre" assez rapidement des armes d'entraînement je précise, dans les mains de mes pratiquants. Je n'en fait pas forcément le coeur de mon cours, mais c'est un moment apprécié. Voici d'autres raisons qui me font "transgresser" la tradition.

La première cela me distingue des autres arts martiaux et de combats pratiqués aux alentours qui se concentrent sur la pratique pieds, poings, ou projection. Je ne serai jamais un bon boxeur, et si vous voulez pratiquer de la Thaï, je vous recommande Mohamed Bazizi, il est très bon dans ce domaine. Je ne serai jamais un bon eskrimador, je laisse cela à mes amis Greg Silhol, Fabrice et tous mes amis de kali, arnis... 

C'est d'ailleurs la deuxième raison de mon rapide accès aux armes, en kali, on commence avec des armes, car si vous avez un de ces "outils" sous la main, sauver votre vie sera, peut-être plus simple qu'à mains nues. Et je pense qu'il est toujours intéressant d'avoir manipulé un de ces outils pour en comprendre, son fonctionnement, comment s'en servir et dans la mesure du possible s'en préserver (quoique sur ce point, avoir une vie au calme, sans chercher l'agression peut vous éviter des soucis)...

 Troisièmement, une partie importante de notre travail mains nues se transfère très facilement au travail avec armes, et il me semble intéressant de démontrer que la mécanique de notre noble art, est transposable avec tout type d'arme, en faisant varier des facteurs, de temps, de longueur de déplacement, d'angle. Mettre une "arme" dans la main, permet de mieux appréhender cette mécanique. 

 Quatrièmement, une fois le temps venu de pratiquer avec les armes du Gayong, nos Pesilat (pratiquant de silat) seront bien plus à l'aise et plus à même d'apprécier les techniques spécifiques à chaque arme et celles plus générales dérivées de  notre pratique à mains nues.

 Cinquièmement an cette période, le travail avec arme facilite la distanciation physique et permet des échanges avec les sticks de kali, ou les tongkat de 120 cm.

Enfin, il y a des sourires et des étoiles dans les yeux de certain(e)s (et je me permettrai même d'accentuer le certaines) quand je sors de mon sac l'arme du jour.


Ultime et importante précision, je ne promeus pas le port, ni l'utilisation d'armes. Cela se fait dans le cadre d'une étude martiale, avec les membres de mon gelanggang.