dimanche 4 décembre 2022

Bien plus qu'un stage, un voyage


 

Un voyage, c'est vraiment le mot qui résume les quelques heures de présence de Cigku Hakim Bin Mohamed Noor, un des plus haut gradé en Silat Séni Gayong, de passage en France. Il nous a honoré de sa présence pour animer un stage de découverte de la machette.

En introduction de ce stage, je citerai le texte de présentation rédigé par Hakim lui-même. Sa maîtrise du français en a étonné plus d'un et a donné à ce stage une saveur particulière, permettant à certains de surmonter quelques appréhensions.

"La machette est un outil quotidien pour les Malais. Que ce soit pour nettoyer les buissons, ouvrir une noix de coco ou même comme une arme de défense lors de la marche dans la forêt. Il est utilisé même par les peuple pendant la guerre. Il existe de nombreux types de machettes dans le monde Malais, et au cours de ce séminaire, nous allons partager l'un des types populaires parmi les pratiquants de Gayong pour le combat. Ça fait tellement de bien de revenir sur le tatami chez Gelanggang de Pendita Bunian."

La matinée commence avec le cours enfants, Je m'occupe de l'échauffement (routine articulaire, mouvements animaux) puis Cigku Hakim prend le relais pour faire découvrir 5 mouvements issus des animaux du Gayong, le buffle combattant,  le phoenyx, le cheval de guerre, le singe et enfin le tigre (Harimau et non pas tiger, comme j'ai pu le lire chez certains enseignants d'un Silat pas très traditionnel). Ces mouvements isolés (une protection/percussion des coudes, un coup de pied sauté une percussion, un coup de pied, un déplacement, un saut) une fois assemblés donne un jurus de 5 mouvements qui dégage du petit groupe une belle énergie!


 

Puis le stage commence. Plus de 30 participants de tout niveau et tout âge (enfants, ado, adultes) et même, et je les remercie, des pratiquants du  Qwan ki do Dragon Rouge Lunel (Jacky et un élève) venus pour découvrir notre pratique. 


Pour des raisons de sécurité, peu de machettes sont disponibles, l'essentiel se fera à l'aide de stick de kali, qui sont par essence même, les substituts des lames dans les arts martiaux philippins. Cependant chacun pourra manipuler, les machettes et ainsi se construire des repères en terme de sensation.

Echauffement articulaire avec la "lame", quelques parades et attaques basiques, des "jeux" s'approprier et domestiquer l'outil (distributions, sauts pour récupérer l'arme au sol, reptation...). Puis on passe a travail en binôme avec 3 attaques/parades (verticales, droite et gauche). La machette se manipule essentiellement à 2 mains, les parades se font le plus souvent avec une main sur le manche, l'autre en support derrière la lame (on range les doigts!). Hakim est disponible, Cigku Séb (Sébastien Torres) se libère aussi pour expliquer, préciser. Nous tournons dans les groupes.

Passage au premier jurus machette (10 mouvements) tout le monde le découvre sous la conduite d'Hakim, puis pour des raisons d'espace le groupe est divisé en 2, je conserve les plus jeunes avec moi, Hakim s'occupe des plus anciens. 

Photo puis pause méridienne bien méritée. Retour à 14h (moins de participants, beaucoup ont des obligations familiales).

Et là, la masterpiece commence... Le Pentas Parang (combat chorégraphié à la machette) étape par étape, l'ouverture, puis les 7 étapes travaillées sur les 3 heures de l'après midi. A la fin chaque binôme présente une partie ou la totalité de ce qui a été travaillé, belle prestation de Titoine et Maxence, joli travail de nos deux jurulatih Sébastien et Némo, qui ont fait vivre ce pentas! Chacun a su ressortir une partie du programme (qui représente en fait plusieurs semaines de travail spécifique ou une semaine intensive en Malaisie).

Mais le voyage ne se termine pas là... Car j'ai prévu à la fin du travail technique, la possibilité pour chacun de poser des questions à Hakim sur tous les thèmes touchant au Gayong, et cette discussion de près d'une heure trente a été riche. Traditions, origines du Gayong, parcours d'Hakim dans de nombreux styles auprès de plusieurs maîtres de Penchak et de Silat, rituels, des thèmes profonds ont été abordés, et là encore la maîtrise du français par Hakim facilite grandement les échanges ouverts et sans tabous.

Nous touchons là au coeur du Silat, la technique, la tradition, la transmission (et pas seulement l'aspect Bela Diri tant prisé par certains), les élèves présents à ce moment ont fait preuve après cette longue journée d'une attention et d'une concentration exceptionnelles, "buvant" littéralement les paroles d'Hakim.

La chance que nous avons d'avoir un référent si ouvert et compétent. Qui sait s'adapter à des publics différents et partager!

Merci à Cigku Hakim Bin Mohamed Noor.

Merci à mes assistants!


Merci aux stagiaires et élèves qui n'ont pas pu venir, vous êtes ma source de motivation. Merci à vous de subir quelques douleurs à l'entraînement.

Pour finir, 30 participants dont des enfants et ados, de débutants avec des armes sur le tatami, au total, un léger "poc" sur une lèvre (il a fallu insister pour trouver une trace de sang), une douleur à la main sur une parade, et un bâton sur le dessus du pied à l'échauffement... Et c'est tout, ce qui selon moi est une preuve de la concentration de tous!

A bientôt Cigku!

Merci à la mairie de Mauguio et au service des sports pour le prêt du dojo. Un équipement et une certaine disponibilité que d'autres nous envient.


 

 

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