dimanche 15 juin 2025

Stage exceptionnel!

 


🐍🔥 STAGE EXCEPTIONNEL — SILAT SENI GAYONG : PUKULAN • TALI • URUT

📍 Dimanche 29 juin • 


🟠 Un stage inédit en France — Une immersion dans trois arts rares du Silat Seni Gayong

Ce dimanche 29 juin, nous vous proposons une journée hors du commun, en trois volets, 
trois piliers traditionnels rarement transmis, même en Malaisie, seront présentés dans un cadre pédagogique exigeant mais accessible.
Un événement unique, à ne pas manquer.


1. PUKULAN WANITA — Self-défense féminine (10h-12h30) Gratuit ouvert à tous et toutes.

Techniques issues du Silat Seni Gayong, adaptées aux agressions réelles (saisies, harcèlement…).
Travail des frappes courtes, dégagements, réponses directes.
👊 Accessible à toutes et tous — centré sur l’efficacité réelle et la compréhension du danger.


2. SENI TALI — L’art du lien et de la neutralisation (14h-16h30) Gratuit réservé aux licenciés

Un art rarement enseigné, fondé sur l’usage de la ceinture ou de la corde pour contrôler, neutraliser ou immobiliser sans blesser.
Un savoir ancestral, à mi-chemin entre la self-défense, le contrôle tactique et le rituel.


3. URUT MELAYU — Massage traditionnel du pesilat (17h00-18h00) Gratuit réservé aux licenciés

L’urut fait partie intégrante du Gayong : massage de récupération, travail énergétique, soin des tensions musculaires ou articulaires.
🌿 Découverte guidée par un praticien formé, usage des points vitaux.


🔥 Une première en France ?

La transmission conjointe de ces trois piliers discrets du Silat Seni Gayong est exceptionnelle.
En Malaisie même, ces savoirs ne sont montrés qu’à des élèves avancés.
C’est donc une opportunité unique, dans le respect de l’art, de sa tradition… et de son efficacité.


📌 Infos pratiques :

  • 📅 Dimanche 29 juin

  • 🕘 Horaires : 10h à 19h

  • MAUGUIO

  • 🍽️ Pause libre entre 12h30 et 14h

  • 🎒 Matériel : tenue souple, sarong ou ceinture, serviette pour l’urut


⚠️ PLACES LIMITÉES — Inscriptions obligatoires par mail : Gelanggangpendita@gmail.com ou SMS au 06-06-60-99-30


jeudi 29 mai 2025

Violence, agressivité, à développer ou à éviter?


🧠 Définition de l'agressivité

L'agressivité est une disposition naturelle, une énergie psychique orientée vers l'action. Elle peut se manifester de manière constructive ou destructive. Souvent liée à l'instinct de survie, à la défense du territoire ou à la compétition sociale, elle est perçue en psychologie comme une force motrice. Lorsqu'elle est canalisée, elle permet d'affirmer ses limites, se défendre ou atteindre des objectifs.

Selon l'éthologue Konrad Lorenz, l'agressivité est un instinct vital présent chez toutes les espèces animales, y compris l'humain. Elle joue un rôle dans la survie et la reproduction, et peut être régulée par des rituels sociaux pour éviter des conflits destructeurs.

🔥 Définition de la violence

La violence, en revanche, est l'expression d'une agressivité non maîtrisée ou mal dirigée. Elle se caractérise par des actes, intentionnels ou non, qui causent des dommages physiques, psychologiques ou sociaux à autrui. Elle peut être impulsive ou préméditée, et elle est souvent associée à une perte de contrôle, une volonté de domination ou un déficit d'empathie.

En psychanalyse, la violence est souvent le résultat de pulsions destructrices non sublimées, issues de traumatismes ou de frustrations non résolues.

⚖️ Agressivité vs. Violence – synthèse comparative

Critère Agressivité Violence
Nature Énergie vitale, instinct de survie Acte destructeur, souvent non maîtrisé
Finalité Affirmation de soi, défense, compétition Domination, destruction, souffrance
Contrôle Peut être canalisée et sublimée Souvent impulsive ou préméditée, sans régulation
Conséquences Potentiellement positives Négatives (dommages physiques ou psychologiques)
Perception sociale Acceptée voire valorisée dans certains contextes (sport, entreprise) Condamnée socialement et légalement

🥋 Application dans la pratique martiale

Développer l'agressivité en arts martiaux, c'est cultiver une énergie déterminée, une volonté d'agir avec assurance et efficacité. Cela implique maîtrise de soi, discipline mentale et canalisation vers un but précis : performance, protection, adaptation.

La violence, en revanche, traduit une perte de contrôle ou une intention de nuire. Elle va à l'encontre des principes fondamentaux des arts martiaux : respect, maîtrise, non-agression.

"L’art martial apprend à frapper quand il faut, pas parce qu’on peut."
— Georges Charles (Katori Shintō Ryū)


🧠 Ce que dit la science

🔥 Agressivité = énergie directionnelle

  • Activation du système nerveux sympathique : montée d’adrénaline, mobilisation du corps.

  • Si elle est inhibée en permanence : stress, sidération, culpabilité, anxiété.

  • Si elle est canalisée : levier d’action rapide, décisif, adaptatif.

"Une agressivité encadrée permet d’agir face à un danger sans déborder vers la violence. Elle devient un outil d’auto-efficacité."
— Dr. P. Rolland, Neurosciences du combat, 2022

🧭 Ce que dit la pédagogie martiale

  • Le cadre (rituels, règles, hiérarchie) ne vise pas à inhiber l’agressivité, mais à en affiner l’expression.

  • L’espace d’entraînement permet d’explorer cette énergie sans la confondre avec la violence.

  • Le rituel (salutation, kiai, engagement) est une structure contenante.

🧊 Retour de pratiquants expérimentés :

  • Sans agressivité : « Je suis lent, passif, sans intention. »

  • Sans contrôle : « Je me perds, je blesse, je panique. »

  • Avec agressivité + contrôle : « Je suis tranchant, présent, aligné. »


🔍 Définir le passage à la violence

"Le moment où l’on cesse d’agir pour résoudre, et commence à nuire."

Marqueurs :

  • Perte de contrôle intentionnel.

  • L’adversaire est hors-jeu, mais on continue.

  • L’objectif n’est plus la résolution, mais la punition.

🔥 Violence = détonateur d’action, mais instable

  • Elle peut libérer une énergie massive (suractivation du système nerveux), mais sans contrôle.

  • Elle active des comportements primitifs, coûteux émotionnellement et moralement.

Elle est motrice comme un feu de forêt : rapide, puissante, mais destructrice — y compris pour celui qui l’allume.


🎯 Cas concret : les élèves "durs"

Certains élèves blessent ou imposent sans le vouloir. Ce n’est pas toujours un signe de violence naturelle, mais d’une agressivité mal encadrée ou mal comprise.

🧠 1. Leur logique interne

  • Confondre intensité et efficacité.

  • Utiliser la force pour masquer peur ou frustration.

  • Ne pas savoir moduler l’engagement.

  • Influencés par une vision caricaturale de la combativité.

🚨 2. Quand l’agressivité devient violence… sans en être conscient

  • Faire mal sans nécessité.

  • Ignorer la fragilité du partenaire.

  • Refuser les consignes de ralentissement.

🧭 3. Rôle du pédagogue martial

  • Identifier : absence de modulation, partenaires fuyants, justifications erronées.

  • Intervenir : poser des limites claires, proposer des exercices émotionnels, renverser les rôles.

  • Permettre à l’élève de ressentir ce qu’il impose aux autres.

🧬 4. Lien avec la neuroscience

  • Système nerveux hyperactif : activation rapide du mode combat/fuite.

  • Faible accès au cortex préfrontal : mauvaise régulation émotionnelle.

  • Besoin de mouvement fort pour se sentir exister.

👉 La pédagogie vise à reconnecter cette énergie au champ relationnel et coopératif.


📝

Article complété grâce au Chat (que j'ai aiguillé, qui m'a perdu, que j'ai recentré) et à quelques lectures personnelles.



 
dont : 

 Violences, comportements agressifs et activités physiques et sportives
Une analyse croisée des liens entre violence, agressivité et pratiques sportives, avec une approche sociologique et psychologique.
🔗 Lire l'article : Cairn.info


dimanche 18 mai 2025

Chronique martiales : du tanjak au kapak


📍 Lundi – Collège de l’Étang de l’Or
13h-14h – 7 élèves. Travail du Pentas au tongkat, 4e séance, 7 mouvements et une acrobatie sur tapis sont en place.
[1h]

📍 Mardi – Mauguio (Collège)

13h-14h – 4 adultes : sensibilisation aux agressions au couteau. Données, mots, actions.
Beaulieu
18h30-19h30 ; cours enfants – 6 élèves, travail par trinomes sur des gerakan sur cible (poings, pieds).
19h30-21h – 3 élèves : petit ganda (10 mouvements) au tanjak (le petit chapeau pointu voir ICI) vs pisau, Kunci.
[3h30]

📍 Mercredi – Mauguio
14h-16h – 7 jeunes. Même contenu que mardi, puis révision des kunci mati.
[2h]

📍 Jeudi – Saint-Aunès
18h-19h - Ados : encore du travail sur cible pour rendre plus propres les percussions, 2 désarmements de couteau avec le tanjak.
19h-20h30 : 7 ados/adultes : là encore des cibles de la propreté, puis pour un peu préparer la démo du tanjak.
[2h30]

📍 Vendredi – Mauguio (école J.Monnet)
16h30-17h15 - 15 enfants pour une initiation dans le cadre de l'animation périscolaire - de coups de pieds et des déviations.
 [45min]

 📍 Samedi – Mauguio
9h30-10h30 – 2 enfants : gerakan, kunci, et... 2 ou 3 mouvements à la hache (kapak).
10h30-12h30 – 9 ados/adultes : révisions tous niveaux, gerakan, kunci, parang et même là aussi kapak.
Saint-Aunès
17h30-18h - 8 ados/adultes : échauffement et démo de 10 minutes...
[3h30]


✅ Bilan : plus de 13h d'entraînement de silat...
 
Un bonne semaine ;)

Merci aux licenciés du club! On progresse ensemble!



samedi 10 mai 2025

🔥 13h15 sur les tatamis : une semaine de silat et de transmission !

 

 📍 Dimanche – Castelnau-le-Lez

9h-12hStage des experts fédéraux AMV, tatamis bondés, trois heures riches d'échanges. (voir ICI)
 [3h]

📍 Lundi – Collège de l’Étang de l’Or
13h-14h7 élèves. Travail du Pentas au tongkat, 3e séance, les 5 mouvements sont en place.
[1h]

📍 Mardi – Beaulieu
18h30-19h30 ; cours enfants – Nettoyage express des tatamis inondés ! Puis 7 élèves, travail de déviation, frappes, amenée au sol.
19h30-21h3 élèves : kerambit, petit ganda au tanjak (le petit chapeau pointu voir ICI) vs pisau, clés, chutes, projections.
[2h30]

📍 Mercredi – Mauguio
14h-16h7 jeunes. Même contenu que mardi, puis révision des kunci mati.
[2h]

📍 Jeudi – Relâche !

📍 Vendredi – Mauguio (Collège)
13h-14h4 adultes : sensibilisation aux agressions au couteau. Données, mots, actions.
16h30-17h15 - 15 enfants pour une initiation dans le cadre de l'animation périscolaire - de coups de pieds et des déviations.
 [1h45]

 📍 Samedi – Mauguio
9h30-10h305 enfants : elakan, gerakan, bébé tigre.
10h30-12h305 ados/adultes : révisions tous niveaux, puis un peu de golok (sabre court) pour le fun.
[3h]


Bilan : 13h15 d'entraînement, dont 10h15 de Silat.

 

Toujours la même envie de partager, et chaque séance est aussi une occasion d’apprendre.
Un échange permanent entre pratique, transmission et recherche.

🎥 Les heures de visionnage, rédaction, blog, ne sont pas comptées — mais bien présentes.

🗓️ La semaine prochaine, on ajoute Saint-Aunès au programme (+2h30) !




 

🔥 Stage AMV FFK : un week-end 100 % experts !

 

Le week-end passé s’est tenu le stage annuel des experts des Arts Martiaux Vietnamiens (AMV) organisé par la FFK.
9 experts réunis pour 4 demi-journées intensives !

📍 Lieu : Centre National d’Entraînement de la FFK à Castelnau-le-Lez
🧠 Format : Trois ateliers en parallèle, d’une heure chacun, à chaque session.
💥 Participants : Beaucoup de monde, tatamis pleins à craquer.

Des ateliers adaptés à tous les niveaux : adultes, ados, débutants ou confirmés — chacun pouvait trouver son compte.


🥋 Mes choix du dimanche matin :

  • 🪭 Une heure à l’éventail, dirigée par Stéphane LESOIL (Vo Co Truyen Vietnam) :
    Découverte d’une forme traditionnelle… du moins, sa première partie !

  • 🥢 Une heure de bâton court avec Véronique NGUYEN (Vo Thuat Vo Dao) :
    Approche proche du kali, mais avec des influences ruyung (nunchaku) et parang (sabre).

  • 🦶 Défense contre coups de pied circulaires avec maître Jacques TRAN VAN BA (Lam Son Vo Dao) :
    Travail de distance, timing et structure.


     


Il y avait aussi d’autres choix : épée, lutte, self-défense, interne etc.

💡 Passionnant de croiser les styles et d'observer les points communs — ou différences — avec mon silat. Un vrai enrichissement !

🗓️ Ce rendez-vous annuel devrait figurer à l’agenda du gelanggang la saison prochaine pour permettre à notre groupe d’y participer.

🙌 Un grand merci à la FFK pour l’organisation de tels stages — gratuitset pour leur volonté de créer des passerelles entre disciplines.

Disciplines représentées :
Des tenues, bleues, de teintes diverses, noires, marrons...

AMV bien sûr, mais aussi Yoseikan Budo, karaté traditionnel, kung fuet moi !


 

jeudi 8 mai 2025

Pourquoi notre baju est noir ?


 

Couleurs et symboles dans le Silat Seni Gayong (et ailleurs)


🕶️ Noir comme l’ombre, noir comme la constance. Une couleur, une discipline. Un uniforme chargé de sens.


Le noir dans le Silat Seni Gayong

Dans le Silat Seni Gayong, la tenue d’entraînement – le baju hitam – est entièrement noire. Ce choix est ancien, et profondément enraciné dans la tradition transmise par Dato’ Meor Abdul Rahman, le fondateur du Gayong moderne.

"Bayang tidak memilih – l’ombre ne fait pas de distinction. Elle accueille tous les corps."
— Proverbe transmis à Pak Guru Zainal Abidin (Gayong Johor)

Le noir, dans le Gayong, représente plusieurs choses :

  • L’humilité : aucun artifice, pas de tenue colorée ou décorée.

  • La discipline : tous portent le même baju, du novice au jurulatih.

  • L’ombre (bayang) : toujours présente, mais jamais voyante.


Ce que disait Meor Abdul Rahman

Le choix du noir a été confirmé par Dato’ Meor lui-même comme une manière :

  • d’unifier tous les pratiquants sous une même identité,

  • d’éviter les comparaisons par les couleurs de grades,

  • d’honorer un esprit de rigueur et de silence.

"La ceinture peut mentir. Le pas, lui, ne triche jamais."
— Cikgu Ahmad Shahir, Gayong Kuala Lumpur


D'autres couleurs dans d'autres écoles

StyleCouleur principaleSignification
Silat Cekak MalaysiaBlanc / beigePaix, pureté, discipline civile
Silat LincahNoir + rougeVitalité, combativité
Gayung HarimauNoir + motifsLoyauté, foi, héritage symbolique
Pusaka GayongNoir + ceinturesDifférenciation des grades visibles

Chaque école a ses codes. Le Gayong, lui, reste dans l’unité par la neutralité.


Le noir, toujours… mais pourquoi vraiment ?

Plusieurs raisons supplémentaires, rarement citées, renforcent ce choix :

  • Le noir, couleur du peuple : c’est celle des paysans, car elle ne coûte pas cher et masque l’usure. Elle représente la simplicité et la fonction, pas la parade.

  • Le noir, couleur du deuil : porter le baju noir, c’est aussi garder en mémoire les pesilat disparus. C’est une marque de respect discrète.

  • Le noir, couleur de la discrétion : durant les périodes d’interdiction ou d’occupation, s’entraîner la nuit en noir permettait de rester invisible. Cette réalité est évoquée dans l’histoire du Gayong, notamment lors de sa renaissance clandestine à Pulau Sudong en 1942.


Et les tenues de cérémonie ?

Au-delà de l’entraînement, le Silat Seni Gayong accorde une place importante aux vêtements traditionnels lors des cérémonies :

  • Tengkolok : coiffe en tissu songket replié selon des styles codés.

  • Samping : étoffe portée autour de la taille, souvent décorative mais parfois aussi martiale.

  • Accessoires : certains pratiquants portent aussi le keris, des écharpes, ou d'autres insignes.

Chaque élément a son sens, sa fonction, son contexte. Là encore, tout est symbolique.


Sources

  • PSSGM – Etika Pakaian : www.gayong.com.my

  • Silat Seni Gayong France : silatsenigayongfrance.blogspot.com

  • Culture Silat : www.culture-silat.fr

  • Silat Seni Gayong Bretagne : silat-seni-gayong-bretagne.weebly.com

  • Bongkot Harimau : bongkot.jimdoweb.com

  • Wikipedia Tengkolok et Samping : en.wikipedia.org


     


jeudi 1 mai 2025

Bunga tanjung et bunga teratai, une danse du silat.

 Dans le cadre du Pertubuhan Silat Seni Gayong Malaysia (PSSGM), les formes Bunga Tanjung et Bunga Teratai occupent une place essentielle, tant sur le plan technique que symbolique. Ces séquences, appelées tari seni (danses artistiques), sont exécutées lors de cérémonies officielles, en présence de dignitaires ou lors d'événements culturels, illustrant la richesse du patrimoine martial malaisien.

A l'origine appelée "Tari Sembah Sultan", et enseignée par Pak Lang Joned. Mahaguru Dato Meor est venu le voir et sont devenus "frères d'armes", il a adopté la danse et l'a nommée Bunga Teratai et Tanjung

Le Bunga Tanjung est l'une des rares formes de danse (seni tari) du Silat Seni Gayong, aux côtés du Bunga Teratai. Souvent exécutée lors de cérémonies officielles, notamment en présence de dignitaires, elle symbolise le respect et l'honneur. Cependant, dans le contexte de l'apprentissage du combat, cette forme est parfois négligée, bien qu'elle contienne des secrets profonds du Silat Gayong. Elle renferme des éléments essentiels tels que la respiration spécifique du Gayong, capable d'éveiller l'énergie interne (Tenaga Dalam), ainsi que des techniques de clés, de frappes, d'évitements et de mouvements de base pour l'entraînement des élèves.  

Certains praticiens considèrent que Teratai et Tanjung peuvent désigner la même fleur (Bunga), le lotus, en raison des variations linguistiques.


🌺 Bunga Teratai (PSSGM), la première partie se fait au sol.

Fonction principale : Variante de salutation avec forte dimension méditative

  • Origine : Transmise dans certaines lignées parallèles à celle du Bunga Tanjung.

  • Particularité :

    • Le mot "teratai" (lotus) suggère une introspection et une pureté spirituelle.

    • Souvent confondu ou fusionné avec Tanjung, selon les maîtres.

  • Objectifs :

    • Travail de respiration rythmée et centrée.

    • Réveil énergétique (tenaga dalam) et enracinement.

    • Calme mental et préparation émotionnelle.

  • Structure :

    • Gestuelle plus lente, parfois plus « féminine » dans l’intention (selon le contexte et les courants).

    • Moins connue dans les cursus classiques PSSGM, mais présente dans certaines démonstrations avancées.


       Bunga Tanjung

🌸 Bunga Tanjung (PSSGM), seconde partie, se fait debout.

Fonction principale : Salutation cérémonielle et exercice interne

  • Origine : Transmise à Dato' Meor Abdul Rahman par des anciens maîtres comme Pak Lang Joned et Pak Ngah Izahar.

  • Statut : Intégrée officiellement dans le Gayong au fil du temps, surtout pour les démonstrations publiques.

  • Objectifs :

    • Honorer et saluer les autorités ou l’espace du combat.

    • Développer la respiration Gayong, utilisée pour activer le tenaga dalam (énergie interne).

    • Servir d’échauffement corporel fluide.

  • Structure : Forme chorégraphiée mêlant gestes gracieux, postures, transitions et mouvements symboliques.

  • Utilisation :

    • Avant les combats, en ouverture de cérémonies.

    • En solo ou en groupe, parfois avec musique traditionnelle.

  • Contenu caché :

    • Dissimule des principes martiaux (frappes, saisies, esquives, blocages) dans des mouvements stylisés.



🧭 Différences entre les 2 formes

ÉlémentBunga TanjungBunga Teratai
Usage principal        Salutation formelle        Exercice de centrage
Transmission        Courant PSSGM        Plus marginal dans PSSGM
Mouvements        Plus codifiés, démonstratifs        Plus méditatifs, fluides
Symbolisme        Respect, honneur        Pureté, introspection





Bunga teratai et un jurus au cindai arme qui fait l'objet d'un article ICI 

Les Bunga Tanjung et Bunga Teratai ont été transmises à travers différentes lignées et maîtres, chacun apportant ses nuances et adaptations. Parmi les enseignants notables figurent Cikgu Azizan, qui a appris la forme Teratai d'Ayahanda Amin Hamzah, et Cikgu Nasir, qui a reçu l'enseignement de Pak Ngah Izahar. Ces formes ont été présentées lors de cérémonies royales, notamment au palais de Kelantan, témoignant de leur importance culturelle et spirituelle.



Voici une version Pusaka Gayong du Bunga Teratai







lundi 28 avril 2025

Pendita bunian, kezako?

Dans cet article, je partage ce que représente ce nom pour moi, son origine, et comment il influence ma pratique et ma vie.

1. L'Origine de "Pendita Bunian"

Le terme Pendita signifie "savant" ou "érudit" en malais, tandis que Bunian désigne des entités spirituelles du folklore local.
Ensemble, ils évoquent un lien entre la sagesse humaine et le monde invisible.
Ce n'est pas simplement un titre : c'est une voie que je m'efforce d'incarner dans ma pratique et dans mon quotidien.

2. La Cérémonie de "Seni Mandi"

Lors de ma cérémonie de Seni Mandi, j'ai été reçu le nom de Pendita Bunian.
Ce rituel de purification, baigné d’eau et de gestes symboliques, marque une transition importante : un engagement profond envers l'apprentissage et la tradition du silat.

Mon expérience personnelle

Pour moi, ce n’était pas juste un moment cérémoniel.
C'était une étape d'un chemin déjà tracé, un jalon marquant ma volonté d'aller plus loin.
Recevoir ce nom m'a donné une direction claire et une responsabilité à honorer.
Il ne s'agit pas de prétendre être un maître, mais de se rappeler, chaque jour, que la connaissance est un chemin sans fin.

3. L'Importance de ce Nom dans ma Vie

Porter le titre de Pendita Bunian m'incite à continuer d'apprendre et à transmettre.
C'est honorer ceux qui m'ont formé, respecter les traditions et toujours avancer avec humilité.
Chaque fois que je me présente sous ce nom, je me rappelle que mes paroles, mes gestes, ma pratique doivent être à la hauteur de cet engagement.

Dans mon enseignement du silat comme dans ma vie quotidienne, j'essaie d’agir avec intégrité, sagesse et respect.
C’est un choix que je renouvelle chaque jour.

4. Mon Animal Protecteur et Mon Élément

Ce ne sont peut-être pas les termes adéquats mais lors de ma cérémonie de Seni Mandi, j'ai également reçu un animal protecteur, le serpent, ainsi qu'un élément, le vent. Dans la tradition indo-malaise, ces symboles ne sont pas choisis au hasard : ils sont des reflets d’une identité profonde et des énergies à cultiver sur son chemin.

Le serpent (ular) est considéré comme un gardien des savoirs cachés (ilmu batin), un symbole de sagesse, de transformation intérieure et de vigilance. Dans les récits traditionnels, il veille sur les mystères de la vie et guide ceux qui cherchent une connaissance plus profonde. En tant que pratiquant du Silat, il m’inspire à adopter une approche fluide, adaptable et discrète, tout en demeurant protecteur face aux énergies négatives.

Quant au vent (angin), il est perçu comme le souffle vital reliant les mondes visibles et invisibles. Symbole de liberté, de mobilité et de changement, il incarne la capacité à s’adapter aux circonstances tout en restant en mouvement. Le vent m’encourage à embrasser les transformations nécessaires, à rester ouvert aux opportunités de croissance, et à servir de lien entre différentes dimensions de l’existence — rôle essentiel pour celui qui porte le titre de Pendita Bunian.

Ces deux symboles réunis me rappellent que la voie du silat est faite de souplesse, de sagesse, de vigilance, et d’ouverture. Ils tracent pour moi une ligne de conduite autant martiale que spirituelle.

 Conclusion : Mon Voyage avec le Nom de Pendita Bunian

Je suis Pendita Bunian, ce n’est pas un honneur personnel : c’est une responsabilité vivante.
Un rappel constant de la voie que je choisis : sagesse, humilité et apprentissage sans fin.
Je me sens lié à une tradition plus grande que moi, et je m'efforce de contribuer, même modestement, à son rayonnement.


📣 Appel à l'Action

Vous pratiquez le silat ? Vous avez un parcours martial qui vous a marqué ?
N'hésitez pas à partager votre expérience en commentaire. J'aimerais beaucoup vous lire.



 

dimanche 27 avril 2025

Le Cindai – L'Arme Souple du Pencak Silat

 

"Dans la souplesse se cache la force invisible."

 

Origine et Tradition

Le cindai (ou "sindai") est bien plus qu’un simple tissu dans l’univers du pencak silat.
Coton, soie, ou mélange robuste : il se porte traditionnellement en bandoulière, prêt à devenir une arme discrète.

Art martial et culture sont étroitement liés.
Transmis par les anciens, le maniement du cindai accompagne danses, cérémonies et spectacles, notamment en Indonésie (Sumatra, Java) et en Malaisie.

À noter :
Le cindai est aussi chanté dans la culture populaire, célèbrement dans "Cindai" de Siti Nurhaliza, célébrant la grâce et la force féminine.


La Dualité du Cindai : Jantan et Betina

 Origines Mystiques et Culturelles

Le cindai, loin d'être un simple tissu, est né dans les ateliers prestigieux du Gujarat au XVe siècle, avant de voyager dans l'archipel malais via les routes commerciales. Fabriqué en soie fine selon la technique rare du double ikat (ikat ganda), ce tissu exceptionnel était réservé aux rois, nobles et grands guerriers.

Chargé de valeurs spirituelles, le cindai est perçu dans la culture malaise comme "vivant" : malgré les siècles, ses couleurs demeurent éclatantes, son parfum persiste, et sa texture conserve sa force. Certains voyaient dans le cindai un protecteur mystique, capable de stopper les lames ou même de conférer à son porteur des pouvoirs d'invincibilité.


La Dualité du Cindai : Jantan et Betina

Dans la tradition, on distingue deux types de cindai :

  • Cindai Betina : réservé aux rois et guerriers, utilisé dans les combats pour sa solidité et son aura protectrice.

  • Cindai Jantan : porté par les femmes nobles pour des rituels ou des pratiques ésotériques, souvent associé aux arts de la séduction et à la protection spirituelle.

Dans les arts martiaux, cette dualité se traduit aussi dans le style d'utilisation :

  • Betina ➔ techniques de ligotage, d'étranglement, de piège.

  • Jantan ➔ mouvements de fouet, frappes vives et tampons.


     


Le Cindai de Hang Tuah : Légende Vivante

Dans le célèbre Hikayat Hang Tuah, le héros Hang Tuah combat son rival Hang Jebat avec une ceinture de cindai. Ce tissu magique était si solide qu'il servait de pansement pour stopper les hémorragies. Hang Jebat, grièvement blessé, continua à se battre tant que son corps restait enveloppé du cindai.
La légende dit qu'il ne succomba qu'une fois que le cindai fut ôté, révélant ainsi la croyance profonde en la vitalité du tissu.


Seni Cindai : Le Sommet du Pencak Silat

Dans l'art du Silat Seni Gayong, maîtriser le Seni Cindai est un véritable aboutissement.
Cette discipline ultime se divise en deux branches :

  • Seni Cindai Jantan : coups de fouet, claquements, frappes vives.

  • Seni Cindai Betina : immobilisations, étranglements, enroulements stratégiques.

Peu de pratiquants parviennent à maîtriser ce maniement du cindai, exigeant fluidité, instinct, et perception avancée du rythme du combat. Dans les démonstrations, les mouvements évoquent autant la danse que le duel, fusionnant l'artistique et le martial.

 


Techniques Essentielles

  • Frappe (Pukulan)
    ➔ Attaques rapides, longues portées, déroutant l’adversaire.

  • Saisie (Sambut)
    ➔ Interception d'un membre ou d'une arme pour contrôler ou déséquilibrer.

  • Esquive (Menghindar)
    ➔ Déviation souple des coups et contre-attaques éclairs.

  • Enroulement (Melilit)
    ➔ Immobilisation d'un bras, d'une arme, ou étranglement technique.

Petit plus tactique :
Le cindai permet aussi de désarmer un bâton, une machette, voire un couteau, sans contact direct.


Le Cindai dans les Écoles de Silat

🏴 Gayong Malaysia
➔ Maniement réaliste : self-défense, neutralisation rapide.

🏴 Seni Silat
➔ Esthétique martiale : mouvements fluides et chorégraphiés.

🏴 Silat Minangkabau
➔ Mouvement circulaire, dynamisme, contrôle continu de l’adversaire.

🏴 Silat Melayu
➔ Tactiques de souplesse : esquive, contre-attaque, retournement de force.


 


Pourquoi S’entraîner au Cindai ?

✔️ Développe coordination et réactivité.
✔️ Affine la perception tactile.
✔️ Apprend à utiliser n'importe quel tissu ou ceinture comme arme.
✔️ Allie art du geste et efficacité martiale.

Le cindai n’est pas seulement une arme : c’est un art vivant, fluide et intelligent.

 


🔗 Cindai, Rantai et Ruyung

1. Cindai (étoffe / tissu souple)
➔ Arme flexible utilisée dans le pencak silat : saisies, frappes souples, enroulements, immobilisations.
➔ Technique : exploitation de la souplesse pour piéger ou étrangler.

2. Rantai (chaîne)
➔ Arme articulée métallique dans certaines écoles de silat (ex : Silat Gayong, Silat Lincah).
➔ Usage similaire au cindai : frapper, lier, désarmer.
➔ Différence principale : la rançai est lourde et inflige plus de dégâts directs par impact.

Lien entre cindai et rantai :
Les techniques de maniement sont proches (saisie, enroulement, contrôle à distance), mais adaptées au poids et à la rigidité de l'arme.

3. Ruyung (nunchaku ou bâton double articulé)
➔ Plus rare en pencak silat, mais certaines écoles modernes ou influencées par d'autres arts (comme l’eskrima philippin) utilisent un ruyung ou équivalent.
➔ Arme de frappe rotative : nécessite coordination et rythme.
➔ Proche du travail du cindai pour le contrôle circulaire, mais structurellement différent.


🧣 Le Sarong comme Arme aux Philippines ?

Oui, absolument !
Même si le sarong est d’origine indonésienne/malaise, il existe bien :

Sarong (Philippines)Tapis de corps ou vêtement traditionnel utilisé comme arme improvisée dans certains styles de Eskrima / Arnis / Kali philippins.

  • Manié comme un cindai : enroulement du bras, étranglement, immobilisation.

  • Aussi utilisé pour piéger une lame (ex : attraper une machette ou un couteau).

  • Parfois combiné à une arme courte cachée à l’intérieur (couteau, pierre, etc.).

Exemples connus :

  • Dans l'Eskrima De Campo, certains maîtres enseignent l'utilisation du "tapis" ou "sarong".

  • En Pekiti Tirsia Kali, il existe aussi des drills d’utilisation d'étoffe souple pour la self-défense.


🧠 En résumé rapide :

  • Cindai = souple, léger, tissu martial.

  • Rantai = flexible, mais lourd, métallique.

  • Ruyung = articulé en bois, frappe tournante.

  • Sarong aux Philippines = techniques proches du cindai pour piéger/neutraliser.

     

    ArmeNatureUtilisation principaleParticularité techniqueOrigine principale
    CindaiTissu souple (soie, coton)Frappe, saisie, immobilisationUltra-souple, discrétion, contrôle sans chocIndonésie, Malaisie
    RantaiChaîne métallique flexibleFrappe lourde, saisie, étranglementPoids, impact direct élevéIndonésie, Malaisie
    RuyungBâton articulé (type nunchaku)Frappe rotative rapide, blocageCoordination, vitesse rotativeIndonésie, influence sino-asiatique
    SarongVêtement (tissu léger)Piégeage, désarmement improviséSouplesse extrême, camouflagePhilippines (usage pratique dans l'Eskrima)


     1. Origine historique précise :

  • Le cindai est un tissu de soie de très haute qualité originaire du Gujarat (Inde), apporté par les marchands vers 1450 dans l’archipel malais.

  • Techniques de tissage : "ikat ganda" ("double ikat"), très difficile à réaliser ➔ explique la rareté et la valeur du cindai.

2. Statut social :

  • Initialement réservé aux rois, nobles et guerriers.

  • Le cindai n'était pas simplement un tissu : il était un symbole de pouvoir, de prestige, et parfois de protection mystique.

3. Rôle dans la culture martiale et sacrée :

  • Le cindai était utilisé comme bengkung (ceinture de combat) par les guerriers. Il pouvait être enroulé sept fois autour du corps.

  • Il était tellement solide (à cause de son tissage serré) qu’il pouvait résister aux coups de poignard – similaire à l'utilisation des chemises de soie chez les guerriers mongols.

  • Dans les récits traditionnels (Hikayat Hang Tuah, Hikayat Malim Dewa), le cindai est mentionné comme ayant des propriétés magiques.

4. Dimensions symboliques et mystiques :

  • Le cindai est parfois décrit comme "vivant" ("Seekor Cindai") car il résiste au temps (conserve ses couleurs et son parfum après des siècles).

  • Il existe deux types :

    • Cindai Betina ➔ réservé aux rois et guerriers, associé au pouvoir et à la protection.

    • Cindai Jantan ➔ réservé aux femmes, parfois utilisé dans des rituels.

  • Utilisé aussi dans la fabrication de remèdes, par ex. le "minyak cindai" (huile magique) avec des vertus de séduction et de protection.

5. Arts martiaux (Silat) :

  • "Seni Cindai" dans Silat Seni Gayong est considéré comme le niveau le plus élevé du maniement des armes souples (écharpe, ceinture, cindai).

    • Cindai Betina ➔ techniques de piégeage, ligotage, étranglement.

    • Cindai Jantan ➔ techniques de fouet, claquement, frappe rapide.


📚 Conclusion 

Le cindai n’est pas seulement une arme souple du pencak silat. C’est un symbole total : culturel, historique, spirituel et martial.
Il incarne l’élégance, la puissance, et la protection magique dans la culture malaise et indonésienne.