mercredi 23 octobre 2024

Notes de lecture 2 : « The performance of enchantment and the enchantment of performance in Malay Singapore. 

 Quand je lis des articles ou des livres concernant le Silat et les arts martiaux en général je prends des notes. Sur les similitudes, les différences, les regards différents ou croisés, sur des point qui éveillent ma curiosité et/ou qui nécessitent selon moi quelque approfondissement.

Et pourquoi pas vous en faire profiter aussi, cela peut faire naître en vous l’envie de lire, d’élargir votre culture martiale, de partager avec moi des points de vue, avis, conseils de lecture.

Je ne ferai pas vraiment de critique de lecture, ce n’est pas mon objectif, dans tous les livres il y a à prendre et peut-être à oublier.

Article de DS FARRER (j’espère remettre la main sur mes notes de Shadows of the prophet pour un futur post…) disponible sur internet (ici). Article en anglais, de 2012.

 


 

Le résumé de l’article :

“à partir des années 1960, les Malais de Singapour ont été mis dans l’obligation de se reloger de leurs villages traditionnels (kampung) dans des constructions « modernes » en béton. Leurs villages d’origine – faits de maisons en bois sur pilotis – ont été rasés pour être remplacés par des logements sociaux en dur, le tout accompagné d’une politique rigoureuse de quotas représentatifs de la composition multi-ethnique de Singapour. Cette réinstallation forcée a été présentée en termes de progrès par le gouvernement et les médias. à présent, les personnes qui descendent des habitants de ces villages se réunissent à nouveau à l’occasion de mariages malais organisés périodiquement à travers l’île. Ces mariages se déroulent sous les immeubles géants, dans un espace partagé où les Chinois organisent aussi leurs funérailles. Le silat de mariage, un art martial malais dansé à l’occasion des mariages, est un rite d’agrégation qui vise à accueillir les nouveaux membres de la famille, ainsi qu’à marquer la mise en place des nouveaux liens de parenté élargie. La tenue du silat de mariage éclaire la performance en rapport aux structures traditionnelles et modernes du pouvoir. étant donné le développement considérable de l’utilitarisme à Singapour, l’extinction physique des kampung, l’islamisation des Malais et le malaise général du désenchantement nostalgique actuel, la performance de silat donne la force aux Malais de ré-enchanter leur monde. Dans ce processus qui sécurise, préserve et fabrique l’identité malaise, les performances rituelles réunissent la communauté minoritaire éparpillée dans un espace reconstitué, un kampung virtuel.”

Les références des notes reposent sur les paragraphes.


§10 Les positions basses du silat barlian (diamond silat) et silat harimau (Singapour) sont liés aux conditions d’entraînement dans les soubassements des maisons sur pilotis.

§13 Le silat est né du mouvement, où, comment, pourquoi poser le pied pour frapper l’adversaire.

§16 Il existe 2000 styles en Indonésie, 300 à Brunei, 300 en Malaisie, 36 à Singapour.

§16 Son origine viendrait de l’observation d’un combat entre un oiseau et un serpent par une femme. Cette origine expliquerait la grâce des mouvements du silat.

§17-18 Le silat trouverait son origine à Sumatra au XI°s → Silek, voire au VI°s.

§19 Les Buah Silat s’exécutent mains nues, le pencak silat est prévu pour les travail avec les armes.

§20 Sur l’origine du mot Silat → du peuple Orang Selat (peuple indigène de Singapour) ou de Silek.

§21 La fleur (Bunga) cache l’application, elle captive et l’ennemi ne voit pas la lame.

§36 Langkah=Footwork (jeu de jambes, déplacement… Et donc pas jurus, ni garde)

§40 Ne pas tourner le dos, ne pas montrer du doigt, le poing, le dessous des pieds, pas de mouvements violents.

Une superbe bibliographie complète l’article, source de nombreuses futures lectures.

D. S. Farrer, « The Performance of Enchantment and the Enchantment of Performance in Malay Singapore », Moussons [En ligne], 20 | 2012, mis en ligne le 20 novembre 2012, consulté le 24 octobre 2024. URL : http://journals.openedition.org/moussons/1573 ; DOI : https://doi.org/10.4000/moussons.1573