Couleurs et symboles dans le Silat Seni Gayong (et ailleurs)
🕶️ Noir comme l’ombre, noir comme la constance. Une couleur, une discipline. Un uniforme chargé de sens.
Le noir dans le Silat Seni Gayong
Dans le Silat Seni Gayong, la tenue d’entraînement – le baju hitam – est entièrement noire. Ce choix est ancien, et profondément enraciné dans la tradition transmise par Dato’ Meor Abdul Rahman, le fondateur du Gayong moderne.
"Bayang tidak memilih – l’ombre ne fait pas de distinction. Elle accueille tous les corps."
— Proverbe transmis à Pak Guru Zainal Abidin (Gayong Johor)
Le noir, dans le Gayong, représente plusieurs choses :
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L’humilité : aucun artifice, pas de tenue colorée ou décorée.
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La discipline : tous portent le même baju, du novice au jurulatih.
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L’ombre (bayang) : toujours présente, mais jamais voyante.
Ce que disait Meor Abdul Rahman
Le choix du noir a été confirmé par Dato’ Meor lui-même comme une manière :
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d’unifier tous les pratiquants sous une même identité,
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d’éviter les comparaisons par les couleurs de grades,
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d’honorer un esprit de rigueur et de silence.
"La ceinture peut mentir. Le pas, lui, ne triche jamais."
— Cikgu Ahmad Shahir, Gayong Kuala Lumpur
D'autres couleurs dans d'autres écoles
Style | Couleur principale | Signification |
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Silat Cekak Malaysia | Blanc / beige | Paix, pureté, discipline civile |
Silat Lincah | Noir + rouge | Vitalité, combativité |
Gayung Harimau | Noir + motifs | Loyauté, foi, héritage symbolique |
Pusaka Gayong | Noir + ceintures | Différenciation des grades visibles |
Chaque école a ses codes. Le Gayong, lui, reste dans l’unité par la neutralité.
Le noir, toujours… mais pourquoi vraiment ?
Plusieurs raisons supplémentaires, rarement citées, renforcent ce choix :
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Le noir, couleur du peuple : c’est celle des paysans, car elle ne coûte pas cher et masque l’usure. Elle représente la simplicité et la fonction, pas la parade.
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Le noir, couleur du deuil : porter le baju noir, c’est aussi garder en mémoire les pesilat disparus. C’est une marque de respect discrète.
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Le noir, couleur de la discrétion : durant les périodes d’interdiction ou d’occupation, s’entraîner la nuit en noir permettait de rester invisible. Cette réalité est évoquée dans l’histoire du Gayong, notamment lors de sa renaissance clandestine à Pulau Sudong en 1942.
Et les tenues de cérémonie ?
Au-delà de l’entraînement, le Silat Seni Gayong accorde une place importante aux vêtements traditionnels lors des cérémonies :
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Tengkolok : coiffe en tissu songket replié selon des styles codés.
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Samping : étoffe portée autour de la taille, souvent décorative mais parfois aussi martiale.
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Accessoires : certains pratiquants portent aussi le keris, des écharpes, ou d'autres insignes.
Chaque élément a son sens, sa fonction, son contexte. Là encore, tout est symbolique.
Sources
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PSSGM – Etika Pakaian : www.gayong.com.my
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Silat Seni Gayong France : silatsenigayongfrance.blogspot.com
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Culture Silat : www.culture-silat.fr
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Silat Seni Gayong Bretagne : silat-seni-gayong-bretagne.weebly.com
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Bongkot Harimau : bongkot.jimdoweb.com
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Wikipedia Tengkolok et Samping : en.wikipedia.org
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