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dimanche 11 février 2024

Le Pencak Silat c'est de la danse!

 

« Le Silat, c’est de la danse »

J'utilise souvent cette phrase quand on me demande de décrire le Pencak Silat et de le différencier des autres arts martiaux.
Et j’ai reçu une claque monumentale ce samedi 03 février, en allant avec quelques pésilat du club voir un plateau de danse contemporaine.


Le premier spectacle était composé d’un groupe de cinq danseurs, dont quatre Indonésiens, mêlant danses traditionnelles et modernes.
Le titre, Sikap Pasang, résonnait pour moi : c’est adopter une position de garde.

Certains détails étaient difficiles à voir :

  • les subtils mouvements des mains,

  • les regards précis du danseur balinais...

Mais la lecture des corps nous était facilitée par notre pratique martiale.


Ces 30 minutes resteront longtemps gravées.
Dans chaque partie traditionnelle, on reconnaissait :

  • nos mouvements de bras,

  • nos déplacements...

Et si Thomas Sciarrino, avait été là, je crois qu’il aurait pu intégrer toutes les danses à sa pratique du Cimande.


Même si le Gayong n’est pas un style aussi « dansé » que d’autres, il est profondément marqué par la culture :

  • danses,

  • musiques,

  • spectacles d’ombres et de marionnettes,

  • rythmes traditionnels...

Certains Jurus sont même désignés sous le nom de Tari (danse), ce n’est pas un hasard.
La gestuelle élégante (bunga), comme une fleur, cache en son sein un fruit (Buah) d'une redoutable efficacité.

Les danses ont permis de pratiquer et transmettre la dimension martiale, tout en la dissimulant aux yeux des envahisseurs.


Il m’est déjà arrivé, en cours ou en stage, de dire :

« Nous allons danser. »

Puis de montrer une technique comme un pas de danse, avant de la démontrer face à une attaque.


Le Pencak Silat est omniprésent dans la vie des peuples indo/malais :

  • aux mariages,

  • lors des entraînements,

  • pendant les démonstrations...

La présence des orchestres de gamelan est une preuve vivante de cette vision du rythme, de la mise en scène, et de la transmission de la tradition.


En tout cas, encore un moment de partage avec mes pésilat :
bien plus qu’une simple pratique physique...

Un véritable voyage.

samedi 10 février 2024

Un samedi pas comme les autres! Compte rendu Stage fédéral AMV-AMSEA 03/02/2024

 


Une grande première pour moi. Je rédige un compte rendu de stage fédéral au niveau départemental, où je suis un des intervenants, avec Jean-Gérald LUBRANO, responsable AMV au comité de l'Hérault. 2H pour découvrir quelques aspects du Silat Séni Gayong (AMSEA) et du Qwan Ki Do (AMV) disciplines affinitaires de la Fédération Française de Karaté. Depuis que nous participons aux stages fédéraux dans d'autres disciplines, il fallait bien que cela arrive!

Rendez-vous au Centre National d'Entraînement de Castelnau-le-Lez 15h30. Réception par Olivier FRANQUA DTN de l'Hérault et arrivée progressive des participants... Une trentaine, et là, joie non feinte de ma part, des pesilats, des pratiquants AMV et surtout des hommes en blancs, des karate-ka au milieu des hommes en noir! Parmi ces hommes en blanc, un double champion du monde, 6° dan, Alain VARO. A cette annonce petit coup de pression sur mes épaules.


Présentation des intervenants, remerciements à la FFK, à Jean-Gérald qui m'a ouvert les portes de ce stage. Et j'ouvre le bal. Rapide échauffement, passage à 2 et travail sur l'entrée de la clé numéro 1, je proposerai sur cette entrée, 4 suites (plats) et des fins (desserts) possibles. Ainsi chacun pourra par la suite composer son menu.

Premier mouvement prise de contact avec son partenaire et entrée de la clé en drill à toi à moi.

Plat n°1 je poursuis la clé en avançant la jambe intérieure, contrôle. Pour le dessert, passage du genou pour destruction coude et/ou contrôle de l'épaule.

Plat n°2 je poursuis avec un coup de coude pour entrer la clé n°5



Plat n°3 je poursuis en passant le bras sur la gorge de partenaire bascule sur l'arrière, balayage, amenée du bras sur le genou pour une clé au sol.

Plat n°4 je poursuis en clé n°1

Les stagiaires étant efficaces, j'ai 5 minutes de disponibles, j'ajoute donc un plat n°5 avec un passage de main sur visage, passe derrière, tracte sur l'arrière pour amener au sol et passe la jambe pour passer sur une garde montée sur le côté (on s'approcherait presque du MMA).

Merci à Sébastien, qui sert de plastron le plus souvent, je tente de me rendre disponible pour répondre aux sollicitations tous les stagiaires sont impeccables, m'interrogent, j'explique, dans ces moments là je suis autant stagiaire qu'eux car je dois trouver les moyens d'expliquer, faire comprendre pour amener la réussite.

Petit Break de 15 minutes puis la main est donnée à Jean-Gérald, un peu de présentation technique puis échauffement pour une remise à température, et échauffement spécifique au travail des ciseaux, qui devraient clôturer cette session.

Un petit exercice de 7 mouvements de main basé sur le jeu du tigre et du chat, à droite puis à gauche. Enfin des applications de ces mouvements sur des attaques ou des prises d'initiatives. Pour finir avec des amenées au sol.


Et arrive le temps des ciseaux, ils sont assez proches de ceux que l'on travaille en club, pour les nouveaux arrivants c'est une découverte, pour les anciens une mise en action.

Fin du stage, remerciements à tous les stagiaires pour leur sérieux, au comité départemental. J'aime ces moments où l'on échange, apprend, découvre. Ils enrichissent notre vocabulaire martial. On apprend, on prend, on peut même laisser de côté, mais on partage et on se rencontre.

La rencontre se termine sur un verre de l'amitié, un peu décousu car nous avons (quelques membres du club et moi) une obligation à Mauguio, un plateau de danse avec 2 spectacle dont l'un comporte des danses et des danseurs indonésiens.

Une expérience forte, ce n'est pas le premier stage que j'anime, mais le premier en tant qu'intervenant fédéral... WOW.

On retrouve la proximité de notre discipline avec les AMV avec des techniques qui apportent un début, un milieu et une fin et qui enrichit les percussions de saisies, clés, projections, prennent du sens dans l'historique de la discipline, son contexte...

Et lorsqu'un des stagiaires vous dit (je vous laisse le soin de deviner lequel) que votre "travail est intéressant"... Re WOW.

Merci à tous pour ce voyage dans lequel je vous emmène, certain(e)s ne restent que pour une étape, d'autres pour un plus long trajet, et certains s'engagent pour transmettre et prendre le relai.

Merci à Thomas pour sa présence, Flavien, Agnès, Némo... bref tous les amis!

Terimah Kaci





Tactical SOG, Silat et close combat, compte rendu de stage.


RETOUR AUX SOURCES – STAGE AVEC OLIVIER PIERFEDERICI

Il y a des rencontres qui réveillent des souvenirs.
Ce samedi matin à Montpellier, en accueillant Olivier Pierfederici pour le lancement de sa tournée européenne, c’est tout un pan de mon histoire martiale qui est remonté à la surface.


Un héritage vivant du Silat

Olivier, c’est bien plus qu’un intervenant, il a été formé en France en même temps que 3 autres instructeurs par Mufti Bin Ansari, Charbonnel, Philippe Adagio et Christophe Cavagnet au Seni Silat, celui qui, à son tour, m’a ouvert les portes de cet art martial traditionnel, original, et encore méconnu.

Avant même de commencer le stage, on discute voyage, parcours, et formation.
Olivier me parle de son apprentissage "à la dure" en Malaisie auprès de Cikgu Mufti Ansari.
Un des premiers Européens à pousser la porte d’un gelanggang malaisien… pas anodin.

On jette un œil au programme. Comme j’intègre souvent le Beladiri dans mes cours, le choix se fait naturellement : ce stage sera consacré à la découverte du Tactical SOG.


Le dojo se remplit, l’énergie monte

Direction le dojo Ferrari de Mauguio.
Le chauffage est coupé : ambiance.

Sur le tatami :

  • des pésilats jeunes et moins jeunes,

  • des pratiquants de karaté et de krav maga venus de Béziers,

  • deux policiers municipaux curieux et motivés.

Olivier se présente brièvement… puis nous plonge dans le bain.
Un échauffement dynamique, ton sec, directif : le rythme est donné.


Matin : bases solides, efficacité immédiate

On commence par les principes fondamentaux du Silat appliqué :

  • triangulation,

  • distraction,

  • mouvement fluide mais tranchant.

Les techniques sont courtes, sèches, efficaces.
On sent l’influence du terrain. La fluidité martiale du Silat rencontre ici la rigueur du combat rapproché, du corps-à-corps tactique.

Formé auprès des forces de l’ordre en Amérique latine, Olivier déroule un programme dense, pro, intense.
Les percussions s’enchaînent :

  • chin jab,

  • contrôle de la distance avec les jambes,

  • sorties d’axe…

On ne regarde pas, on intègre.


Après-midi : armes, cadre légal et réalisme

L’après-midi, on applique les mêmes bases face à bâton et couteau.
Le tempo reste élevé, toujours dans l’efficacité.

Olivier ponctue la pratique de rappels de cadre légal :

« Ce qui est enseigné en Argentine ne s’applique pas de la même façon en France. »

Ce genre de détail, ça fait la différence. On ne pratique pas dans le vide, mais avec une conscience claire des contextes.


En fin de stage : origines, ouverture, perspectives

Avant de se quitter, Olivier revient sur :

  • l’origine du Tactical SOG,

  • son historique,

  • les possibilités de formation et d’aguerrissement au système.

Un programme ramassé, construit autour de peu de techniques, mais qui ont fait leurs preuves sur le terrain.


Un retour personnel fort, et une vision du Silat

Pour moi, ce stage avait une résonance particulière.
J’y ai retrouvé l’esprit de ma pratique des années 1990 avec Christophe.
Un rappel puissant de ce que le Silat m’a toujours offert :

une voie plurielle, où chacun peut chercher ce qu’il veut :

  • de l’efficacité,

  • de l’esthétisme,

  • de la spiritualité

On peut s’y concentrer sur un aspect, ou s’engager dans un chemin de découverte long, profond, vivant.


En conclusion…

Un stage riche, humain, techniquement pointu, émotionnellement puissant.
Et une nouvelle pièce dans ce grand puzzle qu’est mon Silat.