samedi 3 juin 2017

Commencer un art martial

Dans le climat actuel, de nombreuses personnes peuvent avoir envie de se lancer dans la pratique d'un art martial. Mais cette raison de self-défense doit-elle être le pilier central de la découverte de la pratique martiale?

Pour répondre à ces questions il est important de faire plusieurs mises au point.

1. La motivation
2. L'apport de la pratique
3. La discipline.

Savoir se défendre?

Si votre motivation première est d'apprendre à vous battre pour vous défendre, il faut garder à l'esprit que si vous menez une vie tranquille en évitant les rues sombres et les coins malfamés, les risques de vous subir un jour une agression sont bien plus faibles que si vous menez une vie dissolue (voir statistiques ici). De même, vous avez plus de chances de blessures à cause d'un accident domestique, d'une plaque de verglas, voire même de vos entraînements, que de blessure liée à une agression physique... Il peut sembler alors que la seule motivation de défense personnelle ne devrait pas primer, car les "chances" d'avoir un jour à utiliser son art pour se défendre face à un agresseur potentiel ou avéré sont relativement faibles... (Il est aussi possible de se tourner comme Crocodile Dundee dans le lancer de boîte de conserve)

Mais alors pourquoi pratiquer?

Les arts martiaux et sports de combats peuvent apporter beaucoup quel que soit l'âge du début de la pratique.

Ce sont par exemple dans cette société, d'excellent moyens de sociabilisation, d'apprentissage de règles de vie en groupe comme de règles de fonctionnement individuel.

Ils permettent d'acquérir, développer, renforcer, conserver, la psychomotricité, un certain volume musculaire, une capacité respiratoire... Les bienfaits physiques sont vraiment nombreux (voir ici) et dépasse le cadre corporel pour agir aussi sur notre psychisme.

Il apparaît évident que la pratique d'un art martial ou d'un sport de combat permet de renforcer aussi la confiance en soi, dans la réalisation de progrès, l'interaction dans un groupe. Cela permet aussi de se confronter à ses limites (réelles ou supposées) de peut-être les dépasser. De se placer dans des cycles d'apprentissage, ceintures, grades, et là aussi de constater sa progression, tout en se soumettant au "stress" de l'examen, ce qui est aussi un moyen d'apprendre à gérer ses émotions.

La participation à la vie de groupe, pour préparer ces passages de grades, un repas de club, une démonstration, permet de construire une cohésion et une identité qui peut-être différent de l'image habituelle que l'on a de soi, ou que les personnes des autres cercles de fréquentations peuvent avoir de vous.

Quelle discipline?

Le choix est vaste, je ne me permettrai pas de dénigrer certaines pratiques, même si j'ai mon propre avis.
Les arts martiaux traditionnels peuvent apparaître déconnectés de la réalité, les sports de combats trop ou pas assez réalistes non plus dans une situation d'agression, les disciplines tournées vers la self-défense pure ont peut-être trop réduit le nombre de techniques et ont pour certaines développés des techniques que je ne recommanderai jamais (personnellement, je préfère me délester de mon portable que de tenter de désarmer un agresseur...).

Quelle que soit la discipline je pense qu'il faut :

- Faire le ou les cours d'essai et se fier à votre ressenti.
- Ne pas hésiter, à la fin de la saison à remettre en cause ce que vous avez appris et le cas échéant aller voir ailleurs.
- Eviter les professeurs n'ayant aucune qualification fédérale ou professionnelle ou des diplômes un peu trop exotiques...
- Eviter les cours qui vous vendent du rêve en expliquant que ça marche... Car une fois en situation, le stress, l'environnement, le moment... Ca ne marchera pas... 

Un art martial nécessite une pratique régulière, un certain investissement mais peut remplir votre vie de découvertes. Tous les grands voyages commencent par un premier pas.


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